L’homme d’affaires Issad Rebrab est au cœur d’une vive polémique qui dure depuis plusieurs jours. Le patron du groupe Cevital est accusé de plusieurs malversations financières. Un document rendu public sur le site internet d’Ennahar TV met gravement en doute la crédibilité et l’honnêteté des affaires menées par le groupe Cevital.
Durant toute la matinée de ce lundi 16 mai, Algérie-Focus a tenté de joindre Issad Rebrab. Son téléphone est éteint et aucun de nos appels n’a trouvé une oreille attentive afin de fournir à nos lecteurs les explications de l‘homme d’affaires face aux graves accusations colportées à son encontre. Nous avons également sollicité la direction de communication du groupe Cevital. Là encore, toutes nos sollicitations n’ont pas abouti. Tous les numéros de téléphone des responsables de communication de Cevital sont inopérationnels.
Nous avons même tenté par courriel de saisir la direction générale de Cevital. Et là aussi, aucune réponse n’a été fournie à nos demandes d’entretien. Issad Rebrab et ses managers se murent dans un étrange silence alors que les faits portés sur la scène publique sont d’une gravité sans précédent. Dans ces documents qui accablent Cevital, il est reproché à Rebrab d’avoir « manigancé » des manœuvres de surfacturation pour transférer illégalement des devises à l’étranger. Des informations très graves meublent les 717 pages de ce document qui pourrait ébranler, dans les jours à venir, le groupe Cevital. Issad Rebrab est même accusé d’avoir versé pas moins de 125 mille euros à un conseiller de l’Elysée pour avoir le privilège de rencontrer le président François Hollande ! Certaines accusations paraissent fantaisistes, mais d’autres fournissent des indications très précises comme l’affaire de l’importation des téléviseurs cathodiques des stocks Samsung revendus par la filière Samha à dix fois leur prix réel pour transférer pas moins de 40 millions de dollars à l’étranger. L’ancien DG de l’entreprise étatique de Sidi Bel Abbès, M. Berekla, est cité comme étant parmi les acteurs impliqués dans ce scandale.
Il est clair que rien n’indique encore que ces accusations sont fondées. Seule une enquête de justice impartiale peut le confirmer ou l’infirmer. Selon nos informations, le groupe Cevital aurait d’ores et déjà déposé plainte contre Ennahar TV. Cependant, jusqu’à l’heure, Issad Rebrab n’a pas confirmé cette information. Il n’a pas non plus fourni d’explication à l’opinion publique. Le silence de la justice est également intriguant. Pourquoi le procureur de la République ne s’est pas auto-saisi ?
Face à toutes ces questions, les Algériens demeurent, pour l’instant, dans l’ignorance des faits.