Malgré la crise économique qui frappe le pays de plein fouet, différents organismes gouvernementaux continuent de donner des chiffres plus qu’optimistes. Le dernier en date est celui de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM), l’organisme étatique qui s’occupe des placements de demandeurs d’emplois, don le directeur général a annoncé que ses services ont réussi à placer 351 000 salariés durant les neuf premiers mois de l’année en cours.
Mohamed-Tahar Chalal, qui s’est exprimé sur la Chaîne III, a expliqué que sur les 351 000 emplois créés, 77% proviennent du secteur privé. Il a noté la hausse de cette tendance alors qu’auparavant, c’est «le secteur public qui était davantage pourvoyeur». Il a précisé que le privé «recrute plus dans le cadre classique», ainsi que dans ceux mis en place par l’agence, à savoir le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DIAP) et le contrat de travail aidé (CTA), destinés aux jeunes primo-demandeurs. Par contre, le nombre de demandes d’emplois était de 919 000 durant la même période, explique le responsable.
Ces placements ont été réalisés grâce aux «nouveaux investissements et projets ayant permis la création d’emplois nets, à la modernisation opérée au niveau des secteurs clés ayant eu un impact positif sur les projets lancés ou en cours, ainsi qu’à une meilleure organisation de l’environnent économique national», a-t-il indiqué.
Pressé de s’expliquer sur les cas de salariés précaires, Chalal s’est défendu en expliquant que ce «ne sont que des cas rares». Pis, il s’est même interrogé sur le fait que des médecins acceptent de percevoir un salaire de 15000 DA par mois dans le cadre des placements de l’ANEP alors qu’ils refusent d’aller travailler dans le Sud.
Pour les syndicats autonomes, ces chiffres, dignes des économies les plus dynamiques, ne reflètent pas la réalité. Il s’agit, selon nombre de syndicalistes, de postes d’emplois précaires pourvus dans le cadre des dispositifs d’embauches temporaires.
Essaïd Wakli