«Pays pétrolier» mais faute de raffineries d’une capacité suffisante face à une demande en expansion constante, l’Algérie recourt aux marchés extérieurs pour combler un déficit de 3,5 millions de tonnes (Mt) de carburants.
L’Algérie produit actuellement 11,5 millions de tonnes par an de carburants, contre une consommation globale de 15 Mt/an, alors que le déficit (3,5 Mt/an) est comblé par l’importation pour un montant de deux (2) milliards de dollars/an, a indiqué hier, à Alger, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni.
M. Guitouni a précisé que la consommation nationale en carburants avait connu une augmentation annuelle de 7% ces dix dernières années, un accroissement induit à la fois par l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, l’augmentation du parc automobile national ainsi que les prix bas des carburants.
De nouvelles raffineries en construction
Le ministre a fait état de perspectives prometteuses pour l’activité du raffinage après l’entrée en service des nouvelles raffineries. Selon lui, les capacités globales de raffinage de l’Algérie devront être portées à 40 Mt/an à l’horizon 2021 à la faveur de la réalisation de nouvelles raffineries et de la réhabilitation de celle d’Alger. Ce qui est susceptible de dégager un important excédent qui mettra l’Algérie en position d’exportateur de carburants en 2021.
Pour répondre à cette demande en hausse continue, l’Etat a décidé de la réalisation de deux nouvelles raffineries à Hassi Messaoud (5 Mt/an) et Tiaret (5 Mt/an) dont la réception est prévue pour 2020, a avancé le ministre.
Par ailleurs, le ministre a expliqué à la presse que le projet de réhabilitation de la raffinerie d’Alger, dont la date de réception est prévue pour octobre 2018, devrait permettre d’augmenter de 35% les capacités de raffinage de cette unité qui avait traité 2,8 millions de tonnes (Mt) par an d’hydrocarbures en 2014.
Le ministre a également évoqué un « ambitieux programme » d’augmentation des capacités de stockage des carburants, permettant de passer d’environ 7.000 m3/an stockés annuellement, à environs 2 millions m3/an en 2020, soit une période d’autosuffisance de 30 jours au lieu de 12 jours actuellement.
L.R.