Dans un entretien au Point Afrique/ Mohcine Ballabas, SG du RCD: « Le chef de l’État algérien n’a jamais géré le pays comme il le gère depuis 2014 »

Redaction

Pour le secrétaire général du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, «le chef de l’État algérien n’a jamais géré le pays comme il le gère depuis 2014». Des propos surprenants qui reflètent un changement radical du discours de ce parti qui prônait, il n’y a pas si longtemps, la destitution du président sur la base de l’article 102 de la constitution.

Interrogé par le journal Le Point Afrique sur la participation de sa formation politique aux prochaines législatives, la situation du pays, l’état de santé du président et l’éventualité qu’il brigue un cinquième mandat, le SG du RCD a expliqué que, malgré la conjoncture difficile, le pays continue d’être géré par le président Bouteflika. Pour lui, la santé du président est une question secondaire car l’avènement d’un président en bonne santé ne changera pas forcement la donne.

Allant encore plus loin, M. Belabbas a affirmé que « le chef de l’État algérien n’a jamais géré le pays comme il le gère depuis 2014. La raison est très simple. Quel chef d’État algérien a osé réviser la Constitution aussi profondément comme l’a fait Bouteflika en février 2016 ? Et quel chef d’État a révisé la loi électorale pour exclure des partis politiques de la compétition électorale comme Bouteflika l’a fait ? Rien de cela n’aurait pu avoir lieu si le chef de l’État ne dirigeait pas».

Interrogé dans un deuxième temps sur la campagne énergique menée par le RCD pour l’application de l’article 88, devenu article 102 dans la nouvelle constitution et prévoyant notamment la destitution du président suite à un état d’empêchement dans le cas d’une maladie grave et durable, le patron du RCD a rappelé que son parti a été le premier à prôner la mise en oeuvre cette disposition de la loi fondamentale. Aujourd’hui, les choses ont changé, a déclaré M. Belabbas, tout en soulignant qu’«un parti politique n’est pas là pour répéter les mêmes propositions tout le temps».

Selon le raisonnement du patron du RCD, «le problème en Algérie n’est pas lié au fait que le chef de l’État soit malade ou gravement malade ou pas du tout malade». Le problème se pose en termes de légitimité, a-t-il indiqué, avant de conclure que si l’on venait à résoudre le problème de la légitimité du pouvoir en mettant en place des mécanismes crédibles de surveillance des élections, le reste se résoudra naturellement.

Massi M.

 

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