Exode/ Plus d’un million et demi d’algériens candidats à l’immigration depuis l’an 2000

Redaction

Entre 2000 et 2012, ils étaient environ 1,1 million d’Algériens à s’être porté candidat à l’émigration dans le cadre de programmes proposés par des pays comme le Canada, les États-Unis, les pays du Golf et l’Australie. Une tendance qui a fortement progressé ces cinq dernières années portant le nombre total des candidats à l’immigration depuis l’an 2000, à 1,6 million d’Algériens. 

Le nombre d’Algériens souhaitant vivre sous d’autres cieux a connu une augmentation exponentielle ces 17 dernières années et les études élaborées par des organismes internationaux l’illustrent bien. Le rapport publié par l’United nations expert group meeting on International migration and developement in the arab region en 2006, ou encore celui de l’United nations departement of economic and social affairs en 2015, traduisent une nette progression des candidatures à l’émigration évaluée à 1,1 million de demandeurs de 2000 à 2012 et environ 500 000 candidatures déposées ces cinq dernières années, pouvait-on apprendre dans un article de Larbi Zouaimia, analyste politique et économique, publié dans son blog.

Ces données démontrent que les Algériens expriment de plus en plus le souhait de quitter leur pays. Une volonté qui a commencé à croître à partir de 2003 – 2004, soit après le recul de l’insécurité et l’explosion des prix du baril de pétrole ayant entraîné une croissance illusoire soutenue par la rente. Dans les rapports sus-cités, on apprend que le nombre de demandes a augmenté durant cette période de 14% par rapport à la décennie 1990 – 2000.

Ces études démontrent également que ce sont les universitaires, les techniciens spécialisés et les ouvriers qualifiés, qui sont le plus concernés par ce phénomène. Ces catégories très souvent stigmatisées expliquent leur démarche par l’absence de perspectives dans un pays où l’on croit que le mérite est une notion secondaire et que la rente est la seule à même de générer de la richesse. L’on constate d’ailleurs, et depuis quelques années déjà, que l’élite du pays, c’est-à-dire sa matière grise, se dirige vers des pays où elle est considérée à sa juste valeur et dotée de tous les moyens dont elle a besoin.

Cette fuite des cerveaux, notamment parmi les enseignants universitaires, a fini par provoquer un effondrement de l’université algérienne. Les effets sont tels qu’aujourd’hui les diplômés trouvent des difficultés énormes à s’intégrer dans le marché du travail. Même le service public refuse de les recruter. La raison qui revient quasi systématiquement : «Le manque de qualifications». Cet exode tend à s’aggraver et les chiffres sont là pour le prouver. Selon un rapport de la Word News University, environ 110.000 à 115.000 universitaires algériens de standard requis ont quitté le pays pour aller vers des pays comme la Russie, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, les Émirats, la Grande-Bretagne, le Qatar, la France, le Canada, l’Australie et l’Espagne, entre 1990 et 2000. Un chiffre qui a sensiblement augmenté ces dernières années entraînant une régression fatale pour l’Université algérienne.

M.M.