L’augmentation du nombre de cas de cancer de l’intestin commence à se poser comme un véritable problème de santé publique. Plusieurs facteurs sont responsables du développement de cette pathologie, mais le plus important est incontestablement la malbouffe.
La transformation du mode de vie des Algériens, notamment en ce qui concerne leur alimentation, favorise l’apparition de plusieurs maladies, à l’instar du cancer de l’intestin. Le changement des habitudes alimentaires de plus en plus orienté vers le « prêt-à-manger » que propose la restauration rapide provoquera, dans un avenir proche, une véritable catastrophe sanitaire.
La multiplication des cas de cancer de l’intestin est un signe avant-coureur de cette catastrophe annoncée. Les autorités sanitaires ne cachent pas leurs inquiétudes quant à la progression fulgurante de cette pathologie qui enregistre 50.000 nouveaux cas par an. Redoutant sa progression dans les années à venir, le gouvernement a mis en place, en 2015, un dispositif visant à conjuguer les efforts pour lutter efficacement contre son avancée. Le Pr. Messaoud Zitouni, éminent chirurgien, prône des mesures radicales pour faire face à la progression de ce type cancer.
Intervenant régulièrement dans la sphère publique, le Pr. Zitouni insiste sur la mise en place de mesures drastiques visant à freiner l’avancée de ce type de cancer. Parmi les idées proposées : «Imposer des taxes importantes sur les aliments jugés « à risque » et ne répondants pas aux normes de sécurité sanitaire dans le but de contraindre les Algériens à s’en éloigner».
À travers ses multiples interventions, le Pr Zitouni a toujours veillé à faire le parallèle, entre les données ayant trait aux affections cancéreuses dominantes dans les pays développés avec celles enregistrées en Algérie. Selon lui, la mutation de la société algérienne, notamment en ce qui concerne le mode de vie et les habitudes alimentaires, a contribué à l’augmentation des cas de cancer en tout genre similaires à ceux enregistrés dans les pays développés.
Pour lutter plus efficacement contre cette affection, le Pr. Zitouni considère, en outre, comme «nécessités incontournables» les actions de prévention et de dépistage pour freiner un tant soit peu l’avancée de cette pathologie morbide et réduire la lourdeur des traitements que la facture des médicaments utilisés pour la traiter. La tâche sera toutefois ardue eu égard aux conditions sociales difficiles dans lesquelles vivent la majorité des Algériens. Faute de moyens pour jouir d’une alimentation saine, la majorité des Algériens se rabattent sur les fast-food pourvoyeurs de malbouffe. De nombreux citoyens, en particulier ceux qui travaillent, se plaignent des contraintes de la vie citadine qui, selon eux, a un impact négatif sur leur alimentation.
Pour parer à la situation, une campagne de sensibilisation sera lancée prochainement dans les wilays de Béjaïa, Batna, Laghouat, Oran avant de toucher les autres wilayas du pays. Selon le Pr. Zitouni, cette initiative, qui est la première du genre, se focalisera sur la mise en avant des facteurs à risque et les causes des complications provoquées par cette maladie en particulier dans les milieux professionnels.
Massi M.