L’Institut du monde arabe dévoile l’histoire et les mystères de Biskra, oasis algérienne et terre d’élection des artistes européens et américains du tournant du siècle, à travers une exposition événement. Biskra,ville carrefour oubliée Lieu de commerce tant économique qu’intellectuel et artistique, Biskra a joué le rôle de «révélateur» auprès du monde artistique et lettré européen dès 1900.
Située à quelques kilomètres de sources chaudes et accessible par chemin de fer dès 1888, l’oasis algérienne séduit et envoûte peintres, photographes, musiciens et cinéastes. A travers le motif de Biskra, l’évolution des styles et des écoles artistiques défile, de l’orientalisme au futurisme: Eugène Fromentin, Gustave Guillaumet, Henri Matisse, Maurice Denis, Oscar Kokoshka, Henri Valensi…Rendez-vous de l’avant-gardeinternationale, Biskrademeure une destination incontournable tout au long du siècle.
La Guerre d’Algérie et les «années de plomb»éclipsent pourtant son souvenir dans la mémoire française pendant de longues années. Un regard neuf sur un mythe oriental. Pensée et conçueen collaboration avec le commissaire Roger Benjamin, professeur d’Histoire de l’art à l’Université de Sydney, Biskra, Sortilèges d’une oasis est le reflet d’un regard neuf, dépourvu d’a priori historiques. Son œil étranger révèle une Biskra cosmopolite où les intellectuels du début du siècle se posent la question inédite de la place des Algériens dans la société. L’histoire de cette ville unique, sans équivalent dans le monde arabe et son impact sur la culture internationale sont retracés grâce àde nombreux documents d’époque. Un dialogue des arts d’hier à aujourd’hui.
A travers cette exposition, l’Institut du monde arabe explore les multiples facettes artistiques de Biskra. Muse de tous les arts, l’oasis algérienne a suscité une production foisonnante de photographies, peintures, cartes postales, pièces de théâtre et films. Fruit de prêts internationaux, Biskra, Sortilèges d’une oasis présente ainsi le chef-d’œuvre de Gustave Guillaumet, Habitation saharienne, qui n’avait pas été vu en France depuis plus d’un siècle. La projection du film The Garden of Allahavec Marlene Dietrichmet, elle, en lumière une Biskra fantasmée jusqu’à Hollywood. Loin pourtant d’appartenir au passé,la cité algérienne rayonne aujourd’hui de créations contemporaines nourries de ces souvenirs mythiques qu’elles font dialoguer avec une ville moderne en plein boom économique.