Le Premier ministre a usé d’un langage direct avec les hommes d’affaires algériens. Ahmed Ouyahia leur a reproché, de manière on ne peut plus claire, de participer à l’entretien de l’informel.
«Il est vrai que même dans de grands pays, comme l’Italie, qui est la 8ème puissance économique mondiale, le secteur informel représente 30% du PIB. L’informel, ce n’est pas le jeune chômeur qui vend un pantalon sur la rue Larbi ben M’hidi. L’informel, c’est celui qui cache chez lui des milliards sans les mettre dans les banques…», a dit M. Ouyahia, ajoutant que «lorsque des entreprises, parfois contraintes, refusent d’établir la facture, c’est une manière d’encourager l’informel». Il a affirmé que «la lutte contre l’informel n’est pas que le travail du seul gouvernement». «Payer ses impôts, établir une facture est un acte civique », a-t-il dit tout en invitant les chefs d’entreprises à adopter cette politique pour «lutter ensemble contre l’informel».
«Vous pouvez perdre une, deux fois. Mais l’établissement de factures doit être une culture», a ajouté Ouyahia. Il a d’ailleurs cité l’exemple d’un groupe industriel public, qui fabrique des vêtements en cuir, qui trouve des difficultés à se développer parce qu’il est obligé de respecter les règles du jeu.
L’une des méthodes que M. Ouyahia préconise pour lutter contre l’informel est de «réduire les importations». «A chaque fois que nous réduisons les importations, nous obligeons les gens qui ont de l’argent à l’investir», a-t-il ajouté.
Rania Aghiles