Feux de forêt/ Pourquoi les hélicoptères de la Protection civile n’ont été déployés qu’hier ?

Redaction

Une bonne partie des massifs forestiers du Nord du pays ont été ou sont toujours la proie de violents incendies. Après Tizi-Ouzou, Béjaïa, Médéa, Blida et Skikda, c’est le Parc national d’El-Kala qui a brûlé hier vendredi. Plusieurs hectares de cette réserve naturelle, classée comme patrimoine mondial de biosphère, ont été dévorés par les flammes. Une véritable catastrophe écologique et économique. Les autorités ont-elles réagi avec la célérité et l’efficacité nécessaires? Pas sur!

La multiplication des incendies de forêt, aidés par la sécheresse et la canicule, pousse de nombreux citoyens à s’interroger sur les moyens déployés par l’Etat pour éviter de telles catastrophes. Cela fait deux mois que les forêts brûlent et ce n’est que ce vendredi qu’une dépêche de l’APS fait état de l’entrée en action de deux hélicoptères de la Protection civile à El-Tarf pour tenter de circonscrire les incendies qui ravagent les forêts de la région. Ailleurs, ce sont des moyens dérisoires qu’utilisent les pompiers pour lutter contre les flammes. Devant la difficulté, les autorités ont fait appel à l’armée pour aider les éléments de la Protection civile.

Pourtant, cela fait plusieurs mois que les autorités ont acquis au moins six hélicoptères de lutte contre les incendies. Mais leur utilisation a considérablement tardé. Pour s’expliquer, Farouk Achour, chargé de communication à la Protection civile, a indiqué jeudi, au quotidien El Khabar, que les «pilotes» ne «sont pas encore formés». Est-ce possible ? Peut-on acheter du matériel sans former le personnel ?

Dans une autre intervention dans le quotidien gouvernemental El Massa, M. Achour a affirmé que l’Algérie n’a pas utilisé les moyens aériens pour lutter contre les feux de forêt parce que les massifs forestiers comptent quelques 35 000 habitants et qu’il n’existe pas de cartes de leur emplacement.

Ces déclarations contradictoires révèlent un certain malaise des autorités quant à la gestion de cette catastrophe. Ont-elles quelque chose à cacher ? Quelles sont les véritables raisons qui ont poussé la Protection civile à ne pas déployer ses moyens aériens ?

En tout cas, cette situation alimente les spéculations et nourrit la théorie du complot.

Rania Aghiles

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