On s’y attendait un peu. Les toutes premières déclarations du nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, ont été consacrées à la politique du logement du gouvernement. On se souvient que son prédécesseur avait terminé son mandat en semant le doute à propos de la disponibilité des financements. «Si nous maintenons le même rythme en matière de réalisation des logements, même le budget des États-Unis ne nous suffira pas», avait déclaré Abdelmalek Sellal le 29 avril dernier. Il n’en fallait pas plus pour que des commentateurs pressés concluent, hâtivement, qu’il s’agissait d’ un signal traduisant la volonté de l’Etat de «se retirer du secteur du logement au profit des promoteurs immobiliers privés» .
Son successeur au Palais du gouvernement a manifestement décidé de rassurer sur ce dossier très sensible et qu’il connait sur le bout des doigts. A peine nommé premier ministre, le 24 mai dernier, M. Tebboune, dans une première déclaration à la presse, a indiqué que son gouvernement sera celui « des défis et du rattrapage des erreurs commises », ajoutant qu’une de ses priorité est «la concrétisation des programmes de logements et leur distribution dans les délais». «Une des priorités est le règlement définitif de la crise du logement et l’éradication des bidonvilles», a-t’il encore précisé.
60 milliards de dinars versés dans la semaine par la CNL
Deux jours plus tard, le 26 mai, M.Tebboune tentait de mettre un point final à la polémique sur les «arriérés de paiement» dans le secteur du BTP qui faisait la Une de la presse depuis le début du mois d’avril. Pour le Premier ministre, «le dossier de financement ne constituera plus une entrave à l’avancement des projets de réalisation de logements, ce secteur étant inscrit au titre des priorités pour ce qui est des dépenses publiques». Dans la foulée, il annonçait que près de 60 milliards de dinars seraient payés au titres des redevances dues aux maîtres d’oeuvre en charge des projets de réalisation de logements: la Caisse nationale du logement (CNL) versera, cette semaine aux maîtres d’oeuvre, 60 milliards de dinars. «Le dossier des redevances impayées dues à ces entreprises sera, ainsi, définitivement clos», a expliqué M. Tebboune, cité par l’agence officielle.
129 000 souscripteurs AADL2 invités à verser la deuxième tranche
Une nouvelle étape a été franchie hier, avec l’annonce que 129.000 souscripteurs AADL2, dont 40 000 à Alger, qui ont choisi le site de leur logement, sont invités à payer la deuxième tranche à partir du lundi 29 mai 2017. «Les souscripteurs AADL2 ayant effectué le paiement de la première tranche et procédé au choix du site seront convoqués progressivement pour le paiement de la deuxième tranche à partir du lundi 29 mai en cours, a annoncé dimanche dernier l’ agence sur son site web. Une opération «gagnant –gagnant» d’une certaine façon puisque si elle constitue une bonne nouvelle pour les souscripteurs en les rassurant sur la poursuite du programme, elle va aussi permettre à l’Etat de récupérer près de 15 milliards de dinars qui seront certainement les bienvenus en cette période d’austérité financière.
Une vaste opération de distribution de logements en juin
La prochaine étape devrait intervenir dans les semaines qui viennent. Selon le dernier communiqué du ministère de l’Habitat alors piloté par M. Tebboune, «les mois de mai et de juin 2017 verront la distribution d’un nombre total de 27 157 logements location-vente. 5 757 seront distribués en mai dans six wilayas: Mostaganem (444), Sidi Belabbès (732), Aïn Temouchent (224), Khenchela (657), Skikda (500) et Alger (3 200). 21 400 autres logements location-vente seront distribués, en juin, dans neuf wilayas: Alger (15 000), Annaba (1 500), Skikda (1 000), Tlemcen (750), Relizane (1 000) Tiaret (850), Mostaganem (400), Sidi Bel Abbès (400) et Oran (500). Il ne reste plus beaucoup de temps au nouveau Premier ministre pour tenir les promesses de l’ancien ministre de l’Habitat et honorer ses engagements tout frais en ce qui concerne «la concrétisation des programmes de logements et leur distribution dans les délais».
Hassan Haddouche
