Confronté à l’échec du premier grand emprunt national, le gouvernement fait un pas supplémentaire vers les capitaux détenus par les islamistes. Il demande aux Algériens de « prêter » leur argent à l’Etat à un taux zéro. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi au Sénat.
Le ministre refuse, d’évoquer «la finance islamique». «Nous sommes en train d’étudier un projet de lancement d’un nouvel emprunt obligataire pour cette année, mais sans intérêts», a déclaré le ministre à la presse. Il s’est par contre gardé de donner plus de détails sur cette opération financière. Il a juste affirmé qu’elle était en cours d’étude et que le projet devrait être d’abord présenté au gouvernement: «Si le gouvernement adopte cette démarche, on lancera cet emprunt».
A la question de savoir si le programme est «conforme» à charia, le ministre n’a pas voulu se prononcer. «Moi, je n’utiliserai pas le mot islamique, mais plutôt participatif. Ce sont des produits qui ne sont pas rémunérés par des intérêts, mais par les rendements des projets qui seront financés», a-t-il indiqué.
Le ministre des Finances a expliqué que la durée de cet emprunt obligataire s’étalera sur trois à cinq ans et dont les titres ne seront pas éligibles à la Bourse puisque actuellement, les titres éligibles à cette institution boursière sont ceux de 7, 10 et 15 ans, appelés OAT (obligation assimilés du Trésor), a-t-il expliqué.
L’emprunt obligataire lancé en 2015, avec un taux d’intérêt de 5%, avait généré près de quatre milliards de dollars de recettes. Mais l’argent, destiné officiellement aux projets économiques, a été utilisé pour financer une partie du déficit budgétaire.
Essaïd Wakli