Les réclamations de la base militante demandant une annulation des listes électorales jugées non représentatives ont été récupérées par l’ex-SG du parti, Amar Saâdani, qui en a fait son cheval de bataille pour évincer Damel Ould Abbès. Le duel entre ces deux figures du parti entraîne le parti dans le chaos.
Le FLN est entré dans une très grave crise qui a atteint son apogée hier soir. Des militants et sympathisants de l’ex-SG, Amar Saâdani, ont tenté de forcer le passage à l’entrée des hôtels le Mouflon d’or, à Ben Aknoun, et le Moncada à Hydra, où se réunissait la direction du parti, rapporte le quotidien El Khabar ce lundi.
Le pire a été évité grâce à l’intervention des brigades antiémeute pour repousser des militants venus de plusieurs régions du pays, notamment d’Oran, Batna, Sétif et Alger, déterminés à forcer le passage pour en découdre directement avec l’actuel SG du FLN, accusé d’avoir écarté des militants au profit de nomades politique l’ayant généreusement rétribué pour leur présence dans les listes de candidats aux élections locales du 23 novembre.
La crise a atteint son paroxysme avec l’arrivée d’Amar Saâdani à l’Hôtel Moncada. Selon El Khabar, l’ex-SG aurait tout simplement été invité à quitter les lieux par des proches d’Ould Abbès qui lui ont signifié que ce dernier est mécontent de son immixtion dans les petites affaires de son entourage. M. Saâdani a de suite rebroussé chemin. S’en est suivi un appel de la Présidence de la République recadrant M. Ould Abbès qui, selon toute vraisemblance, a perdu toute crédibilité aux yeux de la base militante, des cadres du parti et de ses parrains du régime. L’épisode d’hier a fini par le blocage des listes de 28 wilayas que le parti n’a toujours pas fourni au ministère de l’Intérieur.
Le conflit qui opposait en coulisse les deux figures du FLN s’est matérialisé avec le retour aux affaires de Saâdani. Invité à siéger au sein de la commission de recours du parti, ce dernier a vite compris qu’il était appelé à revenir par la grande porte. D’autant plus que les affaires de corruption et l’affairisme à travers la vente de place dans les listes électorales, ont fini par discréditer Djamel Ould Abbès auquel Saâdani est déterminé à donner le coup de grâce.
Massi M.