Le départ d’Amar Saâdani ne règle en rien la crise qui secoue le FLN. La conception des listes pour les élections législatives crée de nouveaux remous au sein du vieux parti. La lutte entre les proches de Saâdani et le nouveau secrétaire général, Djamel ould-Abbès, commence à prendre une tournure publique avec la démission d’un nombre influent du Bureau politique.
Ainsi, Hocine Khaldoune, chargé de communication du parti du pouvoir, a officiellement quitté ses fonctions. Il accuse, publiquement, le secrétaire général du FLN de monopoliser la décision et de «ne pas consulter le bureau politique».
Dans un entretien accordé au site arabophone SabqPress, Hocine Khaldoun affirme qu’il n’a pas remis de démission écrite à Djamel Ould-Abbès parce qu’il estime que seul le Comité central peut recevoir une telle adresse. Il cite, entre autres décisions prises sans concertation, le limogeage du mouhafedh de Jijel. «Le mouhafedh de Jijel, fils de chahid, par exemple, a été limogé. On ne sait même pas pourquoi. On n’a pas délibéré en tant qu’instance», rappelle Khaldoun. «Au FLN, c’est le Bureau politique qui étudie toutes les questions et prend les décisions à l’unanimité par la suite. Actuellement, c’est lui qui décide», précise-t-il à TSA.
L’ancien député, qui a travaillé avec Abdelaziz Belkhadem avant d’intégrer l’équipe de Saâdani, lance «un appel aux militants sincères» afin de «faire partir Ould-Abbès». Mais il n’a pas confirmé le fait que le secrétaire général a déjà nommé l’ancien ministre, Moussa Benhamadi, comme conseiller à la communication.
Une nouvelle crise est donc ouverte et des cadres du vieux parti commencent à sortir de leur silence pour, notamment, dénoncer la manière avec laquelle les listes pour les prochaines législatives sont concoctées.
Essaïd Wakli