Football : 3 bonnes raisons pour les Verts de se méfier des Antilopes éthiopiennes

Redaction

Après quelques jours de stage au centre d’entraînement de Sidi Moussa, les Verts se sont envolés ce jeudi pour Addis-Abeba. Ils auront moins de 48h pour s’acclimater à l’ambiance, la chaleur et surtout l’altitude de la capitale éthiopienne (2 500m), avant le premier match de poule des éliminatoires de la CAN 2015 prévu samedi après-midi. Pour son grand début à la tête de l’équipe nationale, le nouveau sélectionneur Christian Gourcuff devra prendre en compte tous ces paramètres, mais également se méfier d’une équipe éthiopienne talentueuse qui pourra à coup sûr s’appuyer sur un public fervent.

« L’Algérie a plusieurs joueurs de haut niveau évoluant en Europe, contrairement à mon équipe, mais je suis confiant. On peut les battre lors de notre premier match”, a déclaré Mariano Barreto cette semaine. Le ton est donné. Si le technicien portugais, ex-entraîneur des Black Stars du Ghana, nommé à la tête de la sélection éthiopienne en avril dernier, affiche un respect total pour son premier adversaire des éliminatoires, il sait qu’il peut compter sur quelques joueurs talentueux pour causer de sérieux problèmes aux hommes de Christian Gourcuff.

A commencer évidemment par le jeune attaquant Saïd Saladin, meilleur buteur lors des qualifications pour le Mondial 2014, qui a signé en avril l’un des plus gros transferts de l’histoire du football éthiopien en rejoignant les Diables rouges égyptiens d’Al Ahly, champions d’Afrique 2014, pour près d’un demi-million de dollars. Presque le même montant qui a permis à Umed Ukuri de quitter le mythique Saint-George SA d’Addis-Abeba, 26 fois champion d’Ethiopie, pour rejoindre le club Al Ittihad d’Alexandrie (Egypte).

Samedi après-midi, les Fennecs devront également surveiller de près les deux solides milieux de terrain Amin Askar, qui évolue en première division norvégienne, et Yussuf Saleh, nouveau pensionnaire du club kazakh de Tobol Kostanaï, après avoir évolué dans plusieurs clubs suédois.

Le modèle brésilien

Alors que Christian Gourcuff a dû se contenter d’une préparation accélérée, en partie à cause de la reprise des championnats algérien et européens dans lesquels évoluent la plupart de ses joueurs, le staff éthiopien a eu le temps de peaufiner sa stratégie au cours d’un long stage au Brésil avec toute l’équipe, du 8 au 26 août. « La raison de cette mission était d’exposer nos joueurs aux standards du football au Brésil, » explique Mariano Barreto.

Pas sûr cependant que l’expérience ait été concluante. Au cours des cinq matchs amicaux qui ont ponctué leur séjour brésilien, les hommes de Barreto ont essuyé trois défaites (1-0 face au Club do Reamo, 1-0 contre le Luziana, 2-0 devant Brasiliense) et deux matchs nuls (contre Anapolina (2-2) et le Club Gama (1-1)).

L’Ethiopie, terre de football

Quoiqu’il en soit, les Antilopes walya devraient pouvoir compter samedi sur le soutien indéfectible des 35 000 spectateurs du Addis-Abeba Stadium. Car si l’Ethiopie monopolise depuis plusieurs décennies les podiums des courses de fond sur les grands championnats d’athlétisme, le football reste l’un des sports les plus populaires dans ce vaste pays d’Afrique de l’Ouest. « Pendant des décennies, les mauvais résultats de l’équipe nationale n’ont jamais reflété l’engouement des Éthiopiens pour le football, » notait en 2013 un journaliste du Monde.

Il fut même un temps où le football éthiopien dominait tout le continent africain. Finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en 1957, troisième deux ans plus tard, l’Ethiopie remporte finalement la compétition en 1962, devant son public et sous les yeux d’Hailé Selassié 1er, empereur d’Ethiopie de 1930 à 1974. Il s’en suit une longue traversée du désert, et notamment 31 ans sans la moindre qualification pour la CAN. L’Ethiopie effectue son retour en force sur la scène continentale lors de la Coupe d’Afrique 2013, en éliminant en poule la Zambie, tenante du titre, avant de s’incliner avec les honneurs en quarts de finale face à la Côte-d’Ivoire. L’équipe était également en tête de son groupe et en passe de se qualifier pour le Mondial, avant d’écoper de trois points de pénalités pour avoir aligné un joueur suspendu, annihilant tous ses espoirs brésiliens.

Le match retour contre les Fennecs aura lieu en Algérie, vendredi 14 novembre prochain. Mais une autre confrontation pourrait bien se jouer entre les deux pays, en dehors des terrains cette fois-ci, pour obtenir l’organisation de la CAN 2017. Ils devront alors composer avec deux autres concurrents majeurs, le Kenya et le Ghana.

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