A peine installé au palais du Docteur Saadane, le nouveau Premier ministre s’est comporté comme l’ancien ministre de l’Habitat qu’il était. Lors de la cérémonie d’installation du nouveau locataire du département qu’il dirigeait précédemment, Abdelmadjid Tebboune a « dégainé » ses vielles lubies : faisant mine d’ignorer la crise, il s’est remis à promettre de nouveaux projets de logements et des dépenses à n’en plus finir.
Alors que la crise économique bat son plein, le Premier ministre ressasse les vieilles promesses de Bouteflika : diversification de l’économie, achèvement du programme de logements et renforcement de l’éducation et de la santé. Ce sont exactement les mêmes promesses formulées, il y a quelques mois, par d’autres représentants du gouvernement. Mais contrairement aux années précédentes, il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’Etat pour financer tous ces projets. Et les promesses de Tebboune risquent de s’avérer de la poudre aux yeux.
Plus étonnant, le Premier ministre a affirmé que le problème de financement des entreprises qui réalisent les projets de logements «ne se posera plus». Il a donné l’impression que quelqu’un, dans l’ancienne équipe, bloquait les budgets.
A moins que comme en 2014, les autorités veuillent profiter du peu d’argent qui reste pour renflouer les caisses des banques. Pour cela, les autorités commencent à convoquer, pour ce lundi, les souscripteurs AADL pour payer leur deuxième tranche. Une simple opération arithmétique fait ressortir un montant de 40 milliards de dinars, soit de quoi pouvoir régler, ne serait-ce que partiellement, les arriérés que détiennent les entreprises sur les pouvoirs publics. Mais jusqu’à quand ?
Rania Aghiles