Une nouvelle fois, les offres de pseudo-dialogue du pouvoir ne trouvent pas écho auprès de l’opposition. A l’invitation lancée par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, aux partis politiques afin de se prononcer sur «la décision» du chef de l’Etat de désigner Abdelouahab Derbal à la tête de la haute commission de surveillance des élections, l’opposition répond par un « non » catégorique et surtout, public.
Ainsi, le RCD a opposé, mercredi, une fin de non-recevoir à l’invitation de la Présidence de la République. Dans une longue lettre adressée au chef de l’Etat et rendue publique mercredi, le Rassemblement pour la Culture et la démocratie a donc répondu par la négative aux «consultations» d’El Mouradia. «La haute instance de surveillance des élections que vous avez introduit dans la nouvelle constitution condamne, en attendant une nouvelle révision, l’Algérie à voir, cette fois encore, son espérance démocratique différée», écrit ainsi le RCD qui rappelle le principe de son refus de création d’une instance qui se chargera uniquement de «surveiller» l’élection présidentielle.
Le parti de Mohcine Belabbas, en même titre d’ailleurs que les autres formations de l’opposition, plaide pour une commission indépendante de préparation des élections, un organe chargé de toute l’opération électorale et pas seulement de la surveillance du scrutin comme le propose la Présidence de la République.
Avant le RCD, Ali Benflis avait lui aussi refusé de participer à ce dialogue qu’il estime «inutile». Le président de Talaï El Houriyat (Avant-garde des libertés) rappelle lui aussi que la proposition de la présidence de la République n’est «pas la priorité».
Si les deux formations ont rendu publiques leur position, les autres partis relevant de la CLTD (Coordination nationale pour les libertés et une transition démocratique) n’en pensent pas moins. Que ce soit le MSP, Nahdha ou encore El Islah, la position est presque unanime : la personne de Abdelouahab Derbal ne pose aucun problème. Mais, la demande de l’opposition dépasse de loin la mise sur pied d’une haute instance de surveillance des élections. Une manière de signifier que, finalement, participer à des discussions autour de la seule personne de Derbal est inutile !
Le chef de l’Etat a «proposé» l’ancien ministre, issu de Nahdha du temps de Abdellah Djaballah, pour présider la «haute instance de surveillance des élections». Il a demandé aux partis politiques de «donner» leur avis sur cette nomination. Les formations ont jusqu’au 31 octobre pour se prononcer !
Essaïd Wakli