L’eau, source de vie, risque pourtant de constituer un vrai casus belli dans quatre villages de la wilaya de Tizi-Ouzou. Les habitants de ces villages sont sur le pied de guerre depuis que les résidents d’Azrou et Iguefilen ont bloqué les canalisations qui alimentent Tifilkout et Taghzout. Les premiers reprochent aux derniers de capter trop d’eau, ce qui les prive de cette source vitale.
Le conflit entre les quatre villages est tel que des escarmouches sont régulièrement signalées. Des bagarres éclatent entre les habitants de ces hameaux, dont les familles sont souvent liées par des mariages. Mais l’eau étant une denrée rare dans ces régions montagneuses, les considérations familiales sont laissées de coté.
Les autorités locales et les élus, y compris des députés, ont tenté de jouer les intermédiaires. En vain. Selon le maire de la commune, Ouradane Azzoug, qui s’est exprimé à l’APS, «le problème de répartition d’eau entre les quatre villages, qui a éclaté au grand jour des dizaines de fois depuis 1973, n’a toujours connu que des solutions provisoires qui n’arrangent personne. Ce qui n’a fait que l’agrandir pour devenir aujourd’hui une bombe à retardement qui pourra éclater à n’importe quel moment ».
Face à l’ »aggravation » du conflit depuis une quinzaine de jours où des affrontement violents ont été évités de justesse, M. Azzoug qui redoute «un embrasement généralisé», soutient qu’il est «plus que jamais temps que l’Etat mette les moyens nécessaires pour appliquer la loi et le faire savoir à toute la population».
En attendant, les villageois vivent toujours la peur au ventre en attendant l’intervention des autorités.
Essaïd Wakli