Présenté comme la formule magique à même de sortir l’Algérie de la crise économique, «le système industriel» mis en place par l’ancien ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, a saigné les ressources financières du pays, sans produire le moindre effet positif. Il est aujourd’hui remis en cause, y compris par le gouvernement.
Afin de stopper «l’hémorragie» provoquée par les décisions d’Abdesselam Bouchouareb, notamment dans le domaine du montage automobile, l’actuel ministre de l’Industrie, Mahdjoub Bedda, a décidé d’agir. En deux jours, il a effectué deux sorties médiatiques pour dénoncer «une importation déguisée» de voitures à travers, notamment, les opérations d’assemblage. «Il faut encourager ce secteur mais pas de cette manière. Car de cette manière, c’est de l’importation déguisée. Il faut redresser», a déclaré le ministre de l’Industrie, ce lundi, sur la chaîne Ennahar TV. La veille, il avait également mis en cause ce système qui permet à certains opérateurs de contourner le blocage des importations.
Les attaques du nouveau ministre de l’Industrie ne s’arrêtent pas là. Il s’indigne également contre le fait que malgré les facilitations fiscales, les véhicules «assemblés» en Algérie coûtent beaucoup plus cher qu’à l’étranger. «Quand vous allez acheter une voiture, vous ne la trouvez pas. Et quand vous trouvez la voiture, son prix est plus élevé qu’à l’étranger. Les voitures sont plus chères et les exonérations sont importantes», indique-t-il tout en indiquant travailler pour arrêter «l’hémorragie» de devises.
Pour remédier à la situation, le ministère de l’Industrie est en train de travailler sur un nouveau cahier des charges. Le ministre a indiqué que désormais, ceux qui veulent investir dans le secteur doivent «investir dans la sous-traitance». «Il est anormal qu’on annonce des projets qui coûtent des milliards de dinars, mais qui n’emploient que quelques dizaines de personnes», a fulminé Mahdjoub Bedda.
En attendant ce nouveau cahier des charges, le ministre a indiqué que le gouvernement va accorder, «dans les toutes prochaines semaines», des licences pour l’importation de 25 000 véhicules afin de «mettre fin à la spéculation». Mais, «cela ne devrait pas représenter un volume de 40 000 véhicules en termes de coûts. Nous allons être attentifs», a-t-il averti.
Ces déclarations du ministre de l’Industrie rejoignent les affirmations du Premier ministre, Abdemadjid Tebboune, qui avait indiqué que près de 70 milliards de dinars ont été englouties sans qu’il n’y est réellement une industrie performante !
Rania Aghiles