Le 15 février 2017, un protocole d’accord, portant sur un investissement gigantesque de 15 milliards de dollars, a été signé entre le groupe public algérien Asmidal et le groupe industriel minier Manadjim El-Djazaïr (Manal) d’un côté, et la holding saoudienne Radyolla de l’autre. La cérémonie a eu lieu en présence de l’ex-ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, et de son homologue saoudien, Madjid Ben Abdallah Al Qasabi.
Quelques mois plus tard, les responsables des deux entreprises algériennes, en attente du début de concrétisation de ce projet, présenté par le gouvernement algérien comme la solution miracle à un secteur qui n’arrivait pas à décoller, se sont rendus compte qu’il s’agissait d’une arnaque, indique le quotidien Le Soir d’Algérie dans une enquête publié aujourd’hui.
Le journal signale que les dirigeants d’Asmidal et Manal n’ont pas réussi, depuis la signature du protocole, à joindre leurs «partenaires». Renseignement pris, «la méga-holding n’est qu’une simple entité commerciale enregistré à Riyad sans adresse, ni siège, ni même un site web», ajoute-t-on de même source. En somme, «l’Etat algérien a signé un protocole d’accord de plusieurs milliards de dollars avec une entreprise fantôme !».
Finalement, le supposé patron de Radyolla, Abdulaziz Al-Deghaither, qui apparemment dispose d’une certaine «proximité avec certains hauts responsables algériens», n’est «qu’un simple intermédiaire à la tête d’une coquille vide».
«Le Soir d’Algérie» affirme que les dirigeants du ministère de l’Energie et des Mines n’ont pas réagi à cette affaire alors qu’il les sollicite depuis le mois de mars dernier.
Ce n’est pas la première fois qu’un projet annoncé en grande pompe se révèle n’être qu’une simple arnaque. En 2007, le fonds d’investissements d’Abu Dhabi, Emirates International Investissements Compagny (EIIC), avait annoncé un investissement de 5 milliards de dollars à Dounia Parc, à Alger. Un projet qui joue depuis à l’arlésienne.
Elyas Nour