Inquisition d’Etat/ Le romancier Anouar Rahmani accusé d’atteinte à…l’entité divine

Redaction

C’est une première en Algérie. Le jeune romancier Anouar Rahmani a été auditionné, mardi, par la police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Tipaza non pas pour un délit ou un fait criminel, mais pour s’expliquer sur le contenu de son livre-fiction.

Le jeune romancier Anouar Rahmani, a été convoqué mardi pour s’expliquer à propos du contenu de son dernier livre numérique publié sur Internet et intitulé La ville des ombres blanches, dont un petit paragraphe porterait «atteinte à l’entité divine». Rien que cela! Il lui est reproché d’avoir baptisé l’un des personnages de son roman du nom de « Dieu », rapporte Le Soir d’Algérie dans son édition d’aujourd’hui. En sus, l’écrivain s’est vu notifier plusieurs autres griefs dont « l’atteinte à la religion et utilisation de termes sexuels ».

Anouar Rahmani a dû répondre, durant plusieurs heures, à des questions très personnelles ayant trait à ses penchants idéologiques et à son appartenance religieuse. Il a affirmé qu’il a refusé de répondre aux questions ayant trait aux croyances estimant que s’il l’avait fait, il aurait renoncé à un droit fondamental et constitutionnel.

Le jeune romancier a répété à plusieurs reprises que son roman était une œuvre de fiction, un plaidoyer qui n’a apparemment pas convaincu la PJ qui a établi un procès-verbal transmis au procureur de la République. Selon M. Rahmani, les accusations portées contre lui peuvent lui valoir dix ans de prison. Une première qui augure de l’avènement d’une inquisition d’Etat digne du Moyen-Âge.

Massi M.

 

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