Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est intervenu, hier mercredi, sur la télévision gouvernementale pour tenter de rassurer les Algériens et les convaincre de la capacité du pouvoir à gérer la crise dans laquelle il a lui-même englué le pays. M. Sella a beaucoup parlé pour enfin ne présenter aucune solution viable.
C’est une intervention en parfait déphasage avec les préoccupations des Algériens que nous a servis, hier, Abdelmalek Sellal. De maigres réponses ont été, en effet, apportées aux interrogations de nos concitoyens, témoignant une fois encore de l’incapacité du gouvernement à gérer la situation.
Comme signe de l’attachement du régime au discours populiste et débilisant, Abdelmalek Sellal a répondu aux prédictions étrangères de jours sombres pour notre pays à partir de 2017, que l’Algérie a toujours «bénéficié de la protection et de la baraka des chouhada». Le chef de l’exécutif a affirmé, en éludant la réalité, que les indicateurs économiques sont actuellement au vert et qu’ils continueront à l’être dans les deux ans à venir, puisque le PIB devrait passer à 19.390 milliards de dinars en 2017, avant d’atteindre 21.000 milliards en 2018, contre 17.494 milliards de dinars en 2016.
Concernant l’inflation, Abdelmalek Sellal a veillé à contredire tout ce qui a été affirmé jusqu’ici par les études indépendantes, les syndicats autonomes et même la population, pour affirmer que l’inflation globale, évaluée à 4% durant l’année 2016, reste modérée. Il a simplement « omis » de prendre en compte l’augmentation des factures de l’électricité et de l’eau ainsi que les hausses anarchiques des prix des produits alimentaires avant même l’entrée en vigueur de la loi de finances 2017.
Plus, le chef de l’exécutif a tenté de rassurer les Algériens en affirmant qu’exceptées les augmentations, jugées raisonnables, du prix des carburants, les produits de première nécessité ne connaîtront pas de hausse en 2017, assurant par la même que l’État veillera à l’avenir à rationaliser ses dépenses en ciblant les franges les plus fragiles de la société par les subventions étatiques. M. Sellal s’est singulièrement attardé sur ce sujet prouvant que l’unique préoccupation du régime est de préserver la paix sociale. Pour le gouvernement, les éventuels troubles qui pourraient se déclencher à l’avenir n’auront pas des considérations politiques liées à une crise de vacance du pouvoir ou à un phénomène de gabegie généralisée, mais cela sera à cause de défaillances socio-économiques ayant trait à une crise du marché pétrolier dont le gouvernement n’est absolument pas responsable.
Toujours dans un déni total des réalités économiques, Abdelmalek Sellal a affirmé que la dette extérieure de l’Algérie est insignifiante et que le gouvernement pourra aisément demander des prêts aux instances internationales sans s’attendre à d’éventuels refus. La dette extérieure est estimée à trois milliards de dollars, a-t-il affirmé, ajoutant que cette dernière ne représente qu’environ 1,8% du PIB. Cala dit, le chef de l’exécutif n’a pas abordé l’origine et les raisons de cette débâcle économique due essentiellement, à une mauvaise gestion des ressources financières nationales et à la corruption généralisée.
Par ailleurs, le ministre a veillé à ce que les problèmes politiques soient totalement écartés par les journalistes de l’EPTV qui lui ont largement servi la soupe, répétant plus d’une dizaine de fois que le gouvernement maîtrise parfaitement la situation.
Massi M.