Guerre des chefs, difficultés financières et instabilité chronique, la JS Kabylie, le club le plus titré d’Algérie et l’un des plus prestigieux d’Afrique, se débat dans d’interminables problèmes. Trois mois après le départ de Mohand-Chérif Hannachi, rien n’est encore réglé. Le club s’enfonce dans la crise et l’ancien président semble tirer, depuis sa retraite française, les ficelles des tensions en cours.
Aux dernières nouvelles, tout le brouhaha crée autour de la désignation, puis la démission de Hamid Sadmi n’est qu’une petite révolution de palais aux yeux des autorités footballistiques. En effet, selon le président de la Ligue nationale de football professionnel, Mahfoud Karbadj, le nom du président de la JS Kabylie n’a jamais changé. Il s’appelle toujours Mohand-Cherif Hannachi.
L’ancien boss continue d’ailleurs de jouer son va tout depuis Paris, où il réside depuis qu’il a quitté le club. Il continue à appeler ses anciens collaborateurs et même à rencontrer Malik Azlef, l’homme qui a «ramené» Hamid Sadmi avant de le démettre sans ménagement. Selon des sources proches du club kabyle, M. Azlef est en train de préparer le retour, en fanfare de l’ancien président qui va ainsi prendre ainsi sa revanche.
En attendant, les actuels dirigeants, regroupés dans un directoire, continuent de souffler le chaud le froid. Pendant qu’ils crient sur tous les toits qu’ils veulent faire venir un «grand investisseur», ils continuent à refuser l’ouverture du capital. Or, beaucoup d’hommes d’affaires ont affiché leur volonté d’investir dans le club. A la seule condition que leur apport soit consigné comme une part du capital social du club. Ce que rejettent les actuels actionnaires qui ne portent que 100 000 DA chacun, y compris M. Hannachi.
L’un des hommes d’affaires qui manifestent une ferme intention de reprendre le club s’appelle Chérif Amellal. L’homme réside en Allemagne, mais il est revenu pour «montrer à Hannachi qu’il y a des hommes en Kabylie». Mais, l’investisseur n’a même pas eu droit à une rencontre avec l’actuelle direction. M. Amellal a déclaré, amer, que cela est la preuve qu’un groupe de «mafieux» a pris les rennes du club.
Alors que les caisses de l’équipe sont à sec, Hannachi n’ayant laissé que quelques 500 000 DA dans les comptes, les regards se tournent vers des hommes comme Azedine Aït-Djoudi qui pourrait briguer la présidence de la JSK. L’ancien entraîneur de l’équipe apportera gestion rationnelle et argent. A Tizi-Ouzou, on susurre qu’Azeddine Aït-Djoudi roulerait pour Issad Rebrab, l’homme d’affaires le plus riche d’Algérie. Sera-t-il le sauveur de la JSK ? Peut-être. A conditions d’en finir avec les manœuvres souterraines de Moh Chérif Hannachi qui se croit toujours, malgré la catastrophe dans laquelle il a engagé le club, indispensable à la JSK
Rania Aghiles