Justice/ 67% des détenus récidivent

Redaction

À défaut d’une prise en charge efficiente, les personnes incarcérées récidivent dans la proportion alarmante de 67%. Soumis au regard accusateur de la société, ces personnes se retrouvent otage de leur passé et retournent, dans la majorité des cas, derrière les barreaux.   

Pour le président de la Fondation civile pour la réinsertion des repris de justice et la lutte contre la récidive, Amar Hamdini, intervenu hier au Forum d’El Moudjahid, le problème nécessite la tenue d’une conférence nationale comme prélude à la création d’un centre national d’accueil, d’écoute et d’aide aux anciens détenus.

La réalité amère que vivent certains anciens détenus souhaitant intégrer les rangs de la société est une aubaine pour certaines organisations criminelles.  M. Hamdini  a expliqué, à ce propos, que nombre de ces organisations criminelles exploitent le désarroi de cette frange fragilisée pour faire mousser leur business en les recrutant. À la sortie de prison, ces repris de justice se retrouvent livrés à eux-mêmes. Même quand ils sont diplômés, la société ne veut pas d’eux et se retrouvent, explique-t-il, otage d’un système qui leurs est hermétique.

Intervenant dans le même sillage, le docteur Djamel Naili, chargé de la communication de la fondation, a expliqué que les anciens détenus restent étiquetés comme repris de justice toute leur vie, ce qui fait qu’ils sont soumis à la suspicions quoi qu’ils fassent. Pour le Dr Naili, ces individus sont de parfaits suspects, «c’est les premiers que les services de sécurité vont voir dans le cadre d’enquêtes», a-t-il affirmé, ajoutant que devant les juges, le casier judiciaire, contenu dans leurs dossiers, leur ôte toute présomption d’innocence.

Afin de remédier à cette situation, qui prédestine ces anciens détenus à la précarité, cette fondation, qui est la seule à militer actuellement sur le terrain, ambitionne de mettre en place un centre national d’accueil, d’écoute et d’aide aux anciens détenus afin de leurs offrir un cadre au sein duquel ces anciens détenus peuvent trouver l’aide nécessaire leur permettant de se «refaire une place» au sein de la société.

Massi M.