Coup de théâtre, la peine de prison retenue contre le prédicateur salafiste Abdelfattah Hamadache, lors du procès en première instance l’opposant au journaliste Kamel Daoud, a été purement et simplement annulée pour vice de territorialité.
La Cour d’appel d’Oran a prononcé, hier mardi, son incompétence territoriale concernant cette affaire rendant ainsi caduc le jugement prononcé en mars dernier. De ce fait, Abdelfattah Hamadache, condamné auparavant à six mois de prison dont trois mois fermes et à 50 000 dinars d’amende, s’est vu relaxer.
L’avocat du plaignant, Me Fodil, a exprimé, dans une déclaration faite au magazine Jeune Afrique, sa stupéfaction quant au verdict prononcé par la Cour d’appel d’Oran. Il a également indiqué que la fatwa prononcée par le prédicateur salafiste a été largement diffusée sur Internet rendant ainsi caduc le principe de territorialité. «Je suis d’autant plus étonné que le cheikh n’avait pas brandi ce qu’il appelle ‘vice de territorialité’ en première instance», a-t-il ajouté. Eu égard aux derniers rebondissements, l’affaire sera, selon les propos de Me Fodil, transmise au parquet général d’Alger.
Rappelons que le journaliste et écrivain Kamel Daoud a fait l’objet d’une fatwa de la part d’Abdelfattah Hamadache, en décembre 2014, ordonnant sa mise à mort en se référant à la règle religieuse dite du «houdoud» pour avoir, selon le prédicateur extrémiste, «mené une guerre contre Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l’Islam».
Massi M.