Pour avoir critiqué le régime, le député du FLN, Wahib Boubadellah, a été humilié. Le parlementaire, dont le défunt père, moudjahid reconnu, fut un proche ami de Abdelaziz Bouteflika, a été malmené par un officier des services secrets sans égard à son statut de député qui lui garantit en principe l’immunité.
Le récit fait, mercredi, par le journal El Watan est glaçant. L’officier semble avoir fait fi de toute réglementation. «Votre immunité parlementaire, vous la laissez dehors !». Une affirmation qui signifie que dans une caserne la loi n’a pas droit de cité !
L’épisode peut ne pas surprendre les Algériens habitués à l’arbitraire et au non respect des lois de la République. Cela peut également faire rire le citoyen lambda qui vit l’injustice au quotidien. Mais le fait est grave. Il révèle que non seulement la police politique est toujours là, mais le refrain de «l’Etat de droit» que fredonnent, tel un leitmotiv, les représentants du régime depuis quelques mois est un leurre. Une esbroufe. Un mensonge caractérisé.
Le cas Bouabdellah n’est malheureusement pas le seul. Des journalistes, des hommes politiques, des militants ou de simples citoyens sont souvent victimes de l’arbitraire. Le fait du prince prend le dessus sur la justice et les lois ne s’appliquent que de manière sélective. Une dérive qui peut mener le pays vers l’inconnu.
La multiplication des actes de barbouzerie et de déni de droit est contradictoire avec le contenu de la Constitution révisée en mars dernier. Cela n’a pas non plus fait réagir Saadani et ses amis qui nous ont promis un Etat civil. Mais en fait, le chef du FLN –qui a disparu des radars depuis de nombreux mois- a juste oublié de dire une vérité : la police politique a juste changé de nom.
Essaïd Wakli