Kabylie/ Un ancien cadre du RCD accuse Saïd Sadi d’être derrière le RPK

Redaction

Selon Rabah Boucetta, ancien cadre du RCD, le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) serait un instrument avec lequel Saïd Sadi compte faire son retour sur la scène politique en s’imposant comme interlocuteur du pouvoir après avoir enterré le MAK. Des propos largement contestés par la direction du nouveau mouvement autonomiste kabyle.      

M. Boucetta accuse le Dr Sadi de se livrer à une manipulation des plus sordides pour revenir sur la scène politique nationale et surtout, pour «retrouver sa place dans le giron du régime». Pour ce faire, l’ancien leader du RCD a, selon lui, besoin d’un levier qu’il pourrait actionner le moment venu pour devenir un personnage incontournable. Ce levier n’est autre que le RPK.

Dans son analyse, M. Boucetta explique que Saïd Sadi a pris pour son compte le «projet» pour l’autonomie de la Kabylie dans le cadre de la même stratégie qui lui a permis d’enterrer le MCB en 1989, le mouvement citoyen des Arouch en 2004 et la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) en 2017, et ce, en créant sur la scène politique nationale une force parallèle avec pour visée de briser une dynamique.

Selon M. Boucetta, l’objectif de M. Sadi consiste à s’imposer comme un interlocuteur crédible pouvant s’exprimer au nom des autonomistes. Le message adressé au pouvoir est : «Je suis le seul rempart contre le MAK».

C’est un projet complexe, ajoute l’ex-cadre du RCD, et M. Sadi a besoin de «son homme de main, Mohcin Belabbes» pour le mener à bien. Selon lui, le RCD fait « un virage radical, sans préavis, et annonce sa repentance ». Pour expliquer cet état de fait, M. Boucetta fait référence aux propos tenus en mars dernier par M. Belabbes lors d’un entretien avec le quotidien français Le Point dans lequel il a encensé le président Bouteflika, en affirmant que l’Algérie n’a jamais été aussi bien gérée que depuis 2014. Pour lui, cette sortie médiatique donne un aperçu sur la stratégie du Dr Sadi qui ambitionne «de reprendre sa place dans la proximité du pouvoir».

La direction du RPK n’a pas tardé à réagir. En effet, un membre de sa direction, Tahar Khouas en l’occurrence, affirme à l’adresse de l’ex-cadre du RCD que son mouvement est souverain et n’est nullement un instrument entre les mains de telle ou telle personne. La direction du RPK a aussi accusé M. Boucetta de régler des comptes personnels avec le Dr Sadi en «inventant des histoires farfelues».

Massi M.