Après des mois, voire des années, de tolérance, le gouvernement a décidé de sévir contre le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). C’est ce que révèle une note adressée, en février dernier, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aux walis des wilayas de Kabylie.
Le document, révélé par le site K24.live, demande clairement aux responsables locaux d’être intransigeant avec le «mouvement séparatiste», le MAK. La cnote de Sellal s’adresse aux responsables politiques et à ceux des services de sécurité. « Il est attendu des services de l’Etat, notamment des sûretés de wilaya, de mobiliser toutes les forces nationales et républicaines et de faire face à toute émeute ou acte de violence dans l’espace public. Il est ordonné aux agents de l’Etat d’interdire toute activité politique, déclarée ou non, du mouvement fractionnaire MAK».
Plus, le document demande aux policiers de procéder à la fermeture des locaux et commerces qui aident le Mouvement indépendantiste et de mettre sous contrôle judiciaire ses responsables et militants «en attendant leur présentation devant la justice».
S’il est authentifié, ce document constitue une première preuve que les autorités centrales commencent à prendre vraiment au sérieux les activités du MAK. Car, jusque-là, les seuls signes d’agacement des autorités ont été exprimés sous forme de déclarations. Le Premier ministre ou encore le directeur de cabinet de la présidence de la République ont souvent mis en cause le mouvement de Ferhat Mhenni. Une mise au point qui s’est traduite par des interpellations de certains cadres du MAK.
Va-t-on vers plus de fermeté ou tente-t-on juste une diversion pour éluder l’incapacité du gouvernement à produire des solutions à la crise multidimensionnelle que vit le pays?
Essaïd Wakli