La campagne de Bouteflika : des messages écrits, un aveu de faiblesse et aucun meeting

Redaction

Abdelaziz Bouteflika ne s’en cache plus. Alors que ses partisans avancent qu’il est « en bonne santé », le chef de l’Etat lui-même vient de confirmer qu’il est malade.  « Les difficultés liées à ma santé ne semblent pas me disqualifier à vos   yeux ou plaider en faveur de ma décharge des lourdes responsabilités qui ont eu  raison d’une bonne partie de mes capacités », a reconnu le chef de l’Etat dans la lettre adressée samedi « aux Algériens ».

Pis encore, Abdelaziz Bouteflika a même signifié qu’il va être président à vie. « Vous tenez à ce que je voue mes dernières forces au parachèvement de la réalisation du programme pour lequel vous m’avez, chaque fois, donné mandat », a-t-il encore ajouté dans un message écrit lu intégralement par la télévision publique. Contrairement aux autres responsables du clan présidentiel, la lettre de Bouteflika a le mérite de la clarté. Le chef de l’Etat vient ainsi narguer toutes les institutions de l’Etat et la classe politique. Car, en avouant publiquement sa maladie, Abdelaziz Bouteflika confirme de manière très précise qu’il dans l’incapacité d’exercer ses fonctions.

Plus grave que tout, Abdelaziz Bouteflika vient de démontrer, à travers sa missive, qu’il a non seulement outrepassé les dispositions réglementaires, mais que le médecin qui lui a délivré le certificat médical attestant de sa bonne santé est un faux. Comment, en effet, peut-on délivrer un certificat de bonne santé à un homme malade ? A part une complaisance des médecins, rien d’autre n’explique une telle attitude.

Cet aveu signifie que le Conseil constitutionnel n’a pas fait son travail. La preuve en est qu’il a accepté un dossier fait sur mesure.
L’autre enseignement à tirer de ce nouveau message est que Abdelaziz Bouteflika continue et continuera à gouverner par procuration. Il enverra désormais des messages lus par les autres.

Essaïd Wakli