Plusieurs fois évoqué et repoussé depuis ces vingt dernières années, le projet de transport maritime à Alger se concrétise enfin. Une ligne pilote de transport maritime reliant le port d’Alger à celui d’El Djemila, à Aïn Benian, a été inaugurée ce lundi.
Après le tramway et le métro, y aura-t-il un nouveau moyen de transport urbain bientôt en fonction dans la capitale ? Le projet de mise en place de navettes maritimes dans la baie d’Alger, dont l’objectif est de désengorger les axes terrestes, a connu un coup d’accélérateur ce lundi. La première ligne pilote de transport maritime de la capitale algérienne, reliant le port d’Alger à celui d’El Djemila, à Aïn Benian, une quinzaine de kilomètres au sud-ouest d’Alger, a été inaugurée ce matin en présence des représentants de la wilaya et du ministre des Transports, Amar Ghoul. Pour l’occasion, le « Capitaine Morgan », un bateau de 344 places, a été affrété auprès d’un armateur italien par l’Entreprise nationale du transport maritime des voyageurs (ENTMV).
Une place à 50 DA
La navette maritime algéroise a accueilli ses premiers passagers à bord cet après-midi au niveau de la Pêcherie. Ces privilégiés ont pu inaugurer le voyage long d’une dizaine de kilomètres pour la somme de 50 DA par personne, soit l’équivalent d’un ticket de tramway et de métro. « Ce tarif, subventionné par l’Etat, est très acceptable quand on le compare aux dépenses et aux investissements engagés pour la réalisation de cette ligne pilote », a considéré Amar Ghoul lors du lancement de la ligne pilote ce lundi, cité par l’APS.
A l’origine du projet, en 2003, l’itinéraire initial prévu devait transporter les voyageurs de la Pêcherie vers le port de Tamensouft, situé dans la commune d’El Marsa, dans la daïra d’El Beida, à l’est d’Alger. Longtemps resté dans les tiroirs, ce projet a vu son parcours changé en juin dernier en raison des travaux lancés sur le port de Tamentfoust, à l’est d’Alger, avait alors expliqué le département en charge. Le ministère des Transports a finalement opté pour le port d’el Djemila, à l’ouest de la capitale, comme destination finale de cette ligne pilote.
A termes, le réseau maritime de transport urbain s’étendra aux wilayas de Tipaza et Boumerdès, promet le ministère. Mais, les voyageurs vont certainement une nouvelle fois devoir se montrer patients. Il a effectivement fallu plus de 10 ans de discussions, de tractions et de constructions pour que la première ligne maritime de transport publique voit le jour à Alger. Donc difficile d’imaginer une extension du réseau maritime de transport urbain dans un avenir prochain.