Une première en Algérie : Un président de la République annonce sa candidature à l’élection présidentielle sans s’adresser au peuple Algérien

Redaction

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Le suspens est terminé. Abdelaziz Bouteflika a coupé court aux rumeurs les plus folles et aux informations qui le donnaient pour décédé, fini et politiquement mort. L’homme revient de loin et frappe là un grand coup.  Mais comment va-t-il faire pour conduire sa campagne électorale ?

C’est la question qui s’impose avant-tout. Le Bouteflika de 2014 n’est pas le Bouteflika de 2009 ou de 2004. L’homme a vieilli et sa santé chancelle. L’homme, surtout, est affaibli et ne présente aucun signe d’un bon et réel rétablissement. Abdelaziz Bouteflika a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle sans s’adresser publiquement aux Algériens. C’est une première dans l’histoire de l’Algérie. Mais maintenant comment envisage-t-il sa campagne électorale ? Pourra-t-il réellement la mener jusuq’au bout ou va-t-il la diriger de loin et du haut de son palais confortable à El-Mouradia ? Pour l’heure, il demeure difficile de répondre à toutes ces questions tant qu’aucune information officielle n’a été encore communiquée.

Il est de notoriété publique qu’Abdelaziz Bouteflika dispose de plusieurs relais dans la société civile et sur la scène politique. Des partis tels que le FLN, le RND, le MPA et des organisations de masse telles que l’UNJA, l’UGTA et d’autres encore ont d’ores et déjà annoncé leur soutien logistique à la campagne électorale en faveur du 4e mandat. Mais est-il imaginable qu’une telle campagne soit menée sans qu’un président ne puisse animer un meeting et des rencontres avec la population algérienne ? Rien n’indique effectivement que Bouteflika dispose des capacités physiques pour se présenter devant les Algériens dans les différentes wilayas du pays. Pour se rendre à Tamanrasset, Adrar, Oran, Annaba ou Sétif, le candidat à une élection présidentielle doit être un état de complet bien-être physique. Un homme souffrant ne peut guère supporter le poids harassant de ces déplacements incessants. Et au-delà de l’état de santé, c’est aussi la question de la couleur politique de ce 4e mandat qui se pose en des termes inquiétants.

Jusqu’à maintenant, les partisans du 4e mandat adoptent pour slogan la continuité pour la stabilité. C’est bien ! Mais comment garantir encore cette stabilité au regard de tous les défis que nous imposent la conjoncture internationale et régionale ? Avec quel programme et quelles mesures ?  On le voit bien : ce 4e mandat est une entreprise unique en son genre. L’ampleur des tâches à accomplir est immense. Et un homme diminué ne risque pas de pouvoir être à la hauteur. Même s’il dipose d’un brillant et extraordinaire staff de campagne, le 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika nécessitera son implication totale. Et si ce dernier fait preuve de faiblesse et manque de force, il risque d’être lourdement sanctionné dans les urnes pour son manque de persuasion d’autant plus qu’il a promis une campagne « crédible » et « neutre ».

Enfin, toutes ces reflexions perdront leur sens si Bouteflika a la certitude de partir déjà gagnant. A ce moment-là, on comprendra alors pourquoi il fait preuve d’une aussi étonnante insouciance.