La position du MSP a évolué à un point tel que son discours actuel est aux antipodes d’une ligne d’opposition. Le parti pris de son secrétaire général Abderazak Makri en faveur du président Bouteflika trahit-il un deal entre le pouvoir et cette formation islamiste?
Intervenant sur le plateau de l’émission La bourse des élections, sur la chaîne de télévision privée El Djazaïria TV, le SG du MSP, Abderazak Makri, a rejeté l’idée de l’application de l’article 88, devenu article 102 dans la nouvelle constitution, prévoyant la destitution du président suite à un état d’empêchement dans le cas d’une maladie grave et durable. Selon lui, «l’application de cet article est une aventure périlleuse et sans intérêt» à laquelle le MSP s’oppose, car «elle émane de cercles animés par un esprit de vengeance voulant nuire à l’Algérie».
Dans le même cadre, M. Makri a soutenu qu’une guerre des clans féroce se déroule actuellement au sommet de l’État. «Cette guerre qui se déroule dans le dos d’un président malade a provoqué des dysfonctionnements graves et nous refusons cela». Ces propos visent, selon toute vraisemblance, à disculper le président de la République décrit comme une victime.
Réitérant son entière disposition à intégrer le prochain gouvernement, M. Makri a fait savoir, en usant de la langue de bois habituelle, qu’il n’est pas « harki ». C’est pour ça, dit-il, que « je suis contre l’idée d’un changement radical ». Faisant un appel du pied explicite au pouvoir, le SG du MSP a affirmé que l’appui de son parti sera capital pour la formation du prochain gouvernement.
Massi M.