Législatives 2017/ Les islamistes échafaudent des alliances pour… mieux se diviser

Redaction

La mouvance islamiste tente d’impulser une dynamique d’alliance. Mais celle-ci consacre, en fin de compte, la division.  

Les choses bougent ces derniers temps au sein de la mouvance islamiste, mais elles vont plutôt dans le sens de la désunion. Une première alliance a été scellée entre le MSP et le parti d’Abdelmadjid Menasra, le Front du changement (FC) pour conquérir le parlement. D’un autre côté, El-Nahda de Mohamed Douibi, El Bina d’Ahmed Dane et le PJD de Abdellah Djaballah viennent de sceller une autre alliance, samedi 21 janvier, sous la bannière de l’Union pour Ennahda, la justice et l’édification (UEJE) afin de concurrencer celle du MSP qui a affiché des ambitions démesurées. La guerre pour le leadership est toujours vivace et elle tend, aujourd’hui plus que jamais, à creuser les divisions.

Les partis de l’UEJE ont tendu hier la main aux autres formations politiques de cette mouvance afin de renforcer leurs rangs. «Toutes les formations politiques sont les bienvenues dans cette alliance», a déclaré M. Douibi. Pour l’UEJE, la présentation de listes communes aux élections n’est qu’une étape politique de cette alliance qui vise la fusion, une fusion qui, selon toute vraisemblance, se fera au détriment du MSP.

Nettement plus important que l’UEJE, le MSP préfère, lui, faire cavalier seul, même si pour ne pas donner l’image d’agir en solitaire, il s’associe au micro parti le FC. Le parti se réclamant des Frères musulmans a ainsi avancé que son alliance avec ce dernier lui permettra de rafler 180 sièges lors des prochaines législatives soit 40% des sièges du parlement. Des propos qui trahissent l’ambition démesurée d’Abderrezak Makri.

Au sein de la maison MSP, le mercantilisme électoral s’associe à des calculs politiciens à la limite du machiavélisme. Si l’alliance MSP-FC devait renseigner sur quelque chose, ce serait la détermination de ces leaders à couper l’herbe sous les pieds de Aboudjerra Soltani dont le retour en force inquiète en premier lieu Makri et plusieurs cadres du MSP. Il faut souligner par ailleurs que la dissidence de Menasra s’est faite au temps où Soltani menait la barque du MSP. Cette alliance a donc un intérêt double qui cultive les divisions.

Massi M.

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