Il n’y a pas que l’opposition qui doute de la régularité des élections législatives de 4 mai dernier. Même les experts de l’Union européenne, expriment, dans un rapport, leur scepticisme quant à l’honnêteté de cette élection.
Ainsi, selon le document, redu public par le quotidien Liberté, l’élection législative de 4 mai dernier a pêché par d’innombrables manquements. A commencer par la remise en cause de la crédibilité de l’administration électorale. «L’organisation des élections demeure de la seule compétence du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales (MICL) », note le document qui précise que la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) «ne joue aucun rôle dans l’organisation même des scrutins et ses attributions de supervision et de contrôle restent, de facto, limitées». Plus, «la composition de l’HIISE exclut, de facto, les représentants de l’ensemble des candidats ou forces politiques en compétition alors qu’ils sont les premiers concernés par l’organisation des scrutins».
L’image la plus éloquente de l’absence de régularité du scrutin est, aux yeux des experts de l’Union européenne, l’annonce des résultats. Le document remet en cause le rôle du MICL dans la manière avec laquelle il proclame les résultats. Selon le document, au lieu de laisser le soins au Conseil constitutionnel, ou toute autre institution juridique habilitée, à proclamer les résultats, le ministère de l’Intérieur «interfère clairement dans le processus de proclamation des résultats provisoires en publiant, pour information, des résultats consolidés issus du travail des commissions électorales communales alors même que les commissions électorales de wilaya n’ont parfois pas terminé leurs travaux de centralisation des résultats». Ce qui suppose que les résultats nationaux ne sont pas forcément conformes à ceux annoncés localement !
A ces manquements, le document rappelle que «la transparence des opérations, au sein des deux niveaux de commissions électorales, reste largement insuffisante, les représentants des candidats et des partis politiques ainsi que les membres de la Haute instance n’ayant qu’un accès partiel auxdites opérations». Il pointe également du doigt l’absence d’un fichier électoral national accessible aux partis politiques et aux candidats.
Rania Aghiles