Le parti de Ali Benflis, Talaie El Houriyat, a réagi énergiquement aux propos du ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, qui avait menacé de retirer les agréments aux partis qui boycotteront les prochaines élections législatives. Pour Talaie El Houriyat, les propos menaçants du ministre de l’Intérieur «n’honorent pas l’État» et révèlent la «vision mercantiliste que le régime en place a de l’action politique ».
Les menaces non voilées du ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, de retirer l’agrément aux formations politiques qui boycotteront les prochaines élections législatives, ont fini par irriter au plus haut point la formation d’Ali Benflis. Qualifiant les déclarations du premier policier du pays d’«affligeantes» et de «très peu inspirées», le porte-parole de Talaie El Houriyat, Ahmed Adimi, a déploré «une vision paternaliste de l’opposition, une infantilisation de l’action politique et une transformation des élections en transaction».
Le parti d’Ali Benflis s’est senti particulièrement visé par les propos du ministre de l’Intérieur qui a, en outre, déclaré que «des sanctions seront décidées à l’encontre des formations qui ne contribuent pas à l’animation de la vie politique…», estimant que ces formations de l’opposition se doivent de participer à tous les scrutins et pas seulement au présidentielles. Cette attitude n’est guère surprenante, ajoute le porte-parole de Talaie El Houriyat, estimant que «ce régime qui pâtit d’un manque de créativité chronique est, par contre, très inspiré quand il s’agit de brimer les libertés, de restreindre les droits civiques et politiques et de vider le pluralisme politique de son sens et de sa raison d’être».
Insistant sur la secondarité du prochain scrutin par rapport aux défis majeurs auxquels fera face le pays, le parti d’Ali Benflis a estimé que les gouvernants actuels «ont un besoin urgent de mettre un peu d’ordre dans leurs esprits, car ces élections qui comptent tant pour eux sont insignifiantes par rapport aux défis politiques, économiques et sociaux qui assaillent notre malheureux pays de toutes parts». Toujours selon son porte-parole, Talaie El Houriyat a insisté sur le fait que la création de partis politiques n’est pas «une aumône» de l’administration, ou une sorte de faveur à laquelle il faut rendre la pareille, mais il s’agit plutôt d’un droit constitutionnel consacré par les textes internationaux ratifiés par l’Algérie.
Le porte-parole de Talaie El Houriyat a assuré que le problème de la participation ou non aux élections ne se posera plus, lors que les gouvernants abandonneront leur vision mercantiliste de la politique et que les valeurs de justice, de loyauté et d’égalité des chances, la sincérité, la régularité et la transparence seront restaurées.
Massi M.