Amnesty International dénonce une campagne électorale muselée par les autorités algériennes

Redaction

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Amnesty International dénonce à travers un communiqué ce lundi 14 avril des dépassements et d’importantes « failles » dans le respect des droits de l’homme  durant la campagne électorale. 

Une campagne électorale irrégulière et entachée de violations de la liberté d’expression, tel est le regard que porte Amnesty International. Les trois semaines de campagne se sont terminées hier dans un climat tendu. Les manifestations contre l’élection ou le 4ème mandat se sont poursuivies jusqu’au bout, et d’autres sont encore à prévoir à la veille du scrutin. Quant aux relations entre les candidats elles sont extrêmement tendues.

Pour Amnesty International, le plus grave est la gestion de la campagne présidentielle par les autorités algériennes. L’ONG dénonce les tentatives de l’Etat algérien de faire taire toute forme d’opposition et de contrôler le discours des médias, notamment avec l’épisode de la fermeture de la chaine Atlas TV, ou le blocage des visas pour les journalistes étrangers.

« Les efforts visant à réduire les opposants au silence et à étouffer les troubles sociaux sont l’un des principaux motifs de préoccupation de l’organisation en rapport avec l’élection présidentielle qui se tiendra en Algérie jeudi 17 avril, et dans le cadre de laquelle le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, brigue un quatrième mandat controversé », écrit l’ONG dans son communiqué. Amnesty International s’inquiète car elle observe « un effort concerté de la part des autorités algériennes pour contrôler la narration de la campagne électorale, par le biais du renforcement de leur mainmise sur la liberté d’expression », dénonçant ainsi les interpellations de militants de l’opposition.

Une stratégie de l’Etat selon l’ONG qui veut à tout prix offrir un bilan parfait des 15 années d’Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Algérie. « La stratégie des autorités algériennes a été d’étouffer dans l’œuf toute tentative visant à les défier ou à remettre leur bilan en question. Étant donné l’imminence de l’élection présidentielle, elles intensifient actuellement la répression et montrent qu’elles ne tolèreront aucune critique publique, à quelque niveau que ce soit », a déclaré Nicola Duckworth, directrice générale chargée des recherches à Amnesty International.

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