Ali Benouari, dont la candidature n’a pas été retenue par le Conseil constitutionnel, a apporté ce samedi un « soutien inconditionnel » à Ali Benflis au point de faire campagne à ses côtés sur le terrain.
Ali Benflis s’envolera dimanche, premier jour de la campagne officielle de l’élection présidentielle, à Mascara. Outre son staff de campagne, le candidat emmènera avec lui un ex-camarade de gouvernement, du temps où il était Premier ministre. Cet invité de dernière minute n’est autre qu’Ali Benouari. Candidat à la présidentielle, qui n’a finalement pas réussi à faire valider son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel, Ali Benouari a apporté ce samedi un « soutien inconditionnel » à Ali Benflis.
Les deux hommes se sont rencontrés ce matin au QG du candidat, dans le quartier de Ben Aknoun à Alger pour signer un « Protocole d’entente », qui scelle l’accord entre les deux ex-partenaires de gouvernement. Joint par nos soins, Ali Benouari justifie sa décision : « Ali Benflis est le seul candidat, parmi les six en lice, à avoir un programme qui tient la route ».
Des programmes compatibles
Selon Ali Benouari, les deux hommes partagent un même désir de réformes. Le candidat en course pour le palais d’el Mouradia a été séduit par le programme réformateur qu’Ali Benouari a proposé durant la pré-campagne, assure l’ex-candidat. « Il m’a dit qu’il adhère totalement à mon programme et qu’il n’y a rien à enlever », insiste-t-il.
C’est aussi la personnalité d’Ali Benflis qui a convaincu l’ancien candidat malheureux à s’engager auprès du principal challenger d’Abdelaziz Bouteflika. « Il a des valeurs. Il a ainsi démissionné du gouvernement parce qu’il ne cautionnait pas l’ouverture de ce qu’on peut qualifier de centres de détention administratifs. Il n’a par ailleurs pas participé à la faillite et au gaspillage des ressources économiques de l’Etat, contrairement à Ahmed Ouyahia », explique Ali Benouari. Il ajoute : « Ali Benflis n’est pas prêt à tout pour gagner. Et il ne fera qu’un seul mandat ».
A la différence de certaines personnalités politiques, qui ont présenté leur candidature avant d’appeler au boycott de l’élection présidentielle, suite à l’officialisation de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un 4è mandat, Ali Benouari préfère donc poursuivre la campagne électorale et se ranger derrière un opposant du Président-candidat. « Si on gagne, on se débarrasse du pouvoir. Si on perd, on aura les moyens de dénoncer la fraudes« , explique-t-il, estimant toutefois que la coalition des partis boycotteurs du scrutin du 17 avril et les soutiens d’Ali Benflis « travaillent dans la même direction ».
Un ministère à la clef ?
Et l’engagement d’Ali Benouari aux côtés d’Ali Benflis est « total » puisqu’il annonce qu’il suivra Benflis à chacun de ses déplacements en région, jusqu’au 12 avril prochain. « Je vais faire la campagne à ses côtés comme si c’était pour moi », souligne-t-il, en disant qu’Ali Benflis lui a donné « carte blanche » pour traiter les thèmes qui lui tiennent particulièrement à coeur. Ali Benouari s’est notamment illustré par sa détermination à réduire le train de vie de l’Etat et à lutter contre le gaspillage de l’argent public, durant la pré-campagne présidentielle.
Interrogé sur ses ambitions ministérielles, Ali Benouari se défend : « Nous n’avons pas discuté de l’après 17 avril. C’est encore prématuré. J’apporte un soutien sans condition à Ali Benflis », tout en se disant prêt à servir de nouveau à la tête d’un ministère. « S’il est élu, je m’attends à devoir me retrousser les manches ».