Amnesty International a rendu public, hier, un communiqué dans lequel elle demande aux autorités algériennes de «libérer immédiatement» et «sans conditions», Slimane Bouhafs, incarcéré à Sétif depuis fin juillet dernier, pour «outrage au prophète».
Slimane Bouhafs, converti au christianisme, a été arrêté par la gendarmerie nationale, le 31 juillet, pour ses publications sur son compte Facebook. Le 7 août, il a été condamné, dans un procès expéditif selon ses proches, par le tribunal de Sétif à une peine de 5 ans d’emprisonnement. Une semaine plus tard, Slimane Bouhafs a entamé une grève de la faim.
Même si la constitution algérienne garantie la liberté de culte, il est fait de l’article 2 de ce texte fondamental qui stipule que «l’Islam est la religion de l’Etat» une interprétation abusive de la part des services de sécurité et des autorités judiciaires qui condamnent systématiquement les personnes qui expriment leurs «désaccord» avec la religion musulmane. «Des dispositions vagues figurant dans le Code pénal et une ordonnance fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulmans ont été utilisées pour persécuter des personnes pour l’exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression, de religion et de conviction», indique encore Amnesty International.
Elyas Nour