Le tribunal de Sidi M’hamed n’a pas pris son temps comme c’est le cas dans d’autres affaires. Il a condamné le journaliste Mohamed Tamalt à deux ans de prison ferme pour «diffamation» sur les réseaux sociaux. L’information a été donnée par son avocat, Amine Sidhoum, cité par des médias. Un appel va être introduit.
Le journaliste algéro-britannique a été interpellé au domicile de ses parents, la semaine dernière, sans aucun mandat d’arrêt. Ses avocats ont souligné une parfaite injustice puisque le journaliste, établi à Londres depuis plusieurs années, n’est pas poursuivi pour crime, mais pour diffamation; ce qui ne nécessite pas la mise en détention préventive. Même en cas de condamnation, il ne pouvait risquer qu’une amende.
Par mesure de précaution, Mohamed Tamalt a, selon son frère qui s’est exprimé dans les médias, remis son passeport britannique à l’ambassade de Grande-Bretagne à Alger. C’est ce qui explique d’ailleurs la présence d’un représentant de cette ambassade lors de la présentation du suspect devant la juge d’instruction près le Tribunal d’Alger.
Depuis, le journaliste, qui a exercé longtemps pour plusieurs journaux arabophones, observe une grève de la faim pour protester contre son arrestation.
Mohamed Tamalt a été poursuivi pour des écrits jugés diffamatoires sur sa page Facebook et son blog, El Siyyaq el arabi. Il a notamment dénoncé de hauts gradés de l’armée et surtout, le premier ministre, Abdelmalek Sellal, et sa famille, particulièrement sa femme et sa fille, établie à Paris.
Cette condamnation intervient le jour de la mise en liberté du directeur de la chaîne El Watan TV. Une simple coïncidence?
Essaïd Wakli