Le 26 février dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a reçu le prix de la société civile euro-méditerranéenne en hommage à ses encouragements qu’il n’a eu de cesse de prodiguer en faveur de la société civile. Ce prix lui a été décerné par une fondation appelée la Fondation du dialogue Sud-Nord Méditerranée.
Au début, cette information est passée quasiment inaperçue ne suscitant aucun intérêt de la part de l’opinion publique entièrement désintéressée. Cependant, au sein du sérail, ce prix symbolique remis à Abdelaziz Bouteflika est au cœur d’une véritable controverse depuis plusieurs jours. Certains officiels algériens ne comprennent pas comment cette fondation a pu s’implanter dans notre pays alors que ses promoteurs ont développé pendant des années un intense lobbying contre les intérêts de l’Algérie.
Il faut savoir que l’un des fondateurs et pères spirituels de cette fondation s’appelle André Azoulay, l’ancien conseiller spécial auprès du roi Hassan II, et plus tard de Mohammed IV, qui fut l’un des instigateurs de la politique anti-algérienne du Maroc. André Azoulay est considéré comme également comme l’un des principaux lobbyistes de l’état Israélien dans le monde arabe. Dans une contribution, l’écrivain marocain de confession juive Jacob Cohen, a révélé, il y a de cela 5 ans, comment André Azoulay collaborait avec les réseaux du Mossad pour noyauter tout le Maghreb. Le passé sombre et le doute qui entoure l’agenda politique de cette fondation n’a pas empêché, pourtant, le gouvernement algérien de collaborer avec ses responsables allant jusqu’à accepter la célébration d’un hommage public à Abdelaziz Bouteflika. Et pourtant, cette manœuvre sonne comme une « récupération politique » savamment organisée par Charles-Ferdinand Nothomb, le président de cette Fondation.
Cet ancien ministre belge traîne lui même une réputation sulfureuse à la suite de la célèbre affaire Dutroux une affaire de viols et de meurtres qui a eu lieu en Belgique en 1996, et a connu un retentissement mondial. L’ancien ministre belge a été accusé d’avoir été à l’origine de nombreuses défaillances dans ce scandale criminel. Mais à Alger, où les chapelles du régime sont d’habitude si méfiantes vis-à-vis de la « main étrangère », n’ont soumis les responsables de cette fondation à aucune entrave. Mieux encore, le prix accordé à Abdelaziz Bouteflika est passé comme une lettre à la poste.