Comme rapporté par la télévision publique et certains médias, des dizaines de citoyens, souscripteurs au programme AADL 1 se sont présentés, dimanche 25 septembre, aux sites auxquels ils ont été affectés, mais à la surprise générale, ils n’ont pu y accéder. Seule une dizaine d’entre eux ont réussi à se faire délivrer les fameuses décisions d’affectations avec des clefs.
Tout cela est évidemment filmé par les caméras de la télévision publique et immortalisé par l’APS. Mais dans les faits, les souscripteurs ne prendront pas possession de leurs logements de sitôt. La raison principale est que si les 700 logements que compte le site de Djenane Sfari (presque essentiellement réservé aux éléments de l’armée et de la DGSN) sont achevés, d’autres immeubles sont toujours en construction.
La situation est identique au niveau de nombreux autres sites. Des souscripteurs auxquels on a fait miroiter la fin d’une attente de 15 ans sont contraints d’attendre encore avant de prendre possession de leurs appartements. Et si quelques dizaines d’entre eux vont effectivement habiter leurs nouveaux logements, ce n’est pas du tout le cas de la majorité. Pour s’en convaincre, il suffit de se rapporter aux chiffres communiqués par le ministère de l’Habitat : sur les 80 000 logements destinés aux souscripteurs de l’AADL 1, seuls 7000 sont achevés. Le reste est encore au stade des travaux.
Inutile de préciser que pour le programme AADL 2, lancé en 2013, le bout du tunnel n’est pas pour demain pour les 450000 souscripteurs qui ont versé la première tranche. Il est vrai que dans des wilayas comme Khenchela ou Ain-Temouchent, qui ne sont pas concernées par le programme de 2001, quelques dizaines de logements sont brandis comme un trophée, mais dans la majorité des cas, les souscripteurs doivent patienter une dizaine d’années encore, voire plus.
Qu’on en juge : jusqu’à présent, seuls 230 000 logements sont «budgétisés». Sur le terrain, seuls 185 000 appartements sont en construction (dans une majorité des cas les chantiers sont encore au stade des terrassements). Autrement dit, près de 300 000 dossiers restent suspendus pour une durée indéterminée. Pire, dans certaines régions, comme à Tizi-Ouzou, les chantiers n’ont toujours pas démarré.
Pendant ce temps, les responsables du secteur de l’Habitat tentent toujours de vendre un discours optimiste. Un mensonge qui ne peut tenir la route encore longtemps…
Essaïd Wakli