Il y aurait 1,2 million de logements inoccupés en Algérie. Un chiffre effarant qui peut, en partie, expliquer les tarifs exorbitants des loyers dans un marché où l’offre est nettement inférieur à la demande.
La cherté excessive des loyers est devenue un handicap pour les Algériens en quête d’habitation, aujourd’hui otages d’un système défaillant. Selon le président de la Fédération algérienne des agences immobilières (FNAIM), Abdelhakim Aouidat, 1,2 millions de logements serait inoccupés en Algérie. Cette situation problématique contribue à l’envolée des prix de la location.
Toujours selon M. Aouidat, le marché de l’immobilier souffre d’un manque chronique de mécanismes de contrôle chargés de recenser les habitations inoccupées appartenant à une frange très privilégiée de la société qui accumule les propriétés de façon tout à fait illégale, à l’ombre d’un régime fiscal peu contraignant.
Cela dit, il y a d’autres facteurs qui concourent à cette flambée des tarifs, parmi lesquels la spéculation entretenue par les intermédiaires qui parasitent le marché de la location. Les textes de loi étant très permissifs, les clauses du contrat de location échappent à tout contrôle. Selon la législation en vigueur, le contrat ne peut être remis en cause puisque les deux parties sont consentantes. Dans cette situation, les intermédiaires imposent des tarifs incluant des marges confortables, assortis d’une obligation à verser une avance d’un an sans être inquiétés.
L’autre facteur favorisant l’envolée de ces tarifs : la fausse déclaration. Toujours selon M. Aouidat, la plupart des transactions se font sous de fausses déclarations. Les parties engagées dans le contrat de location ne déclarent pas la valeur réelle de la transaction afin de minimiser les retombées en termes d’impôts. Cette pratique frauduleuse contribue à brouiller les données concernant ce marché et maintien le flou qui sucre les affaires de toute une faune de parasites qui s’enrichissent en exploitant cette crise du logement.
Massi M.