Malgré les débordements et les interpellations survenus en marge de rassemblements pro-palestiniens le week-end dernier à Paris et Sarcelles (Val-d’Oise), tous les défilés prévus en France ce mercredi en soutien à la population palestinienne de Gaza ont été autorisés. Un sondage révèle pourtant que 62% des français sont favorables à l’interdiction de ces manifestations. Explications.
62% des français se disent favorables à l’interdiction des manifestations pro-palestiniennes, note un sondage de l’institut Ifop publié mercredi dans les colonnes du journal conservateur Le Figaro. A la question “vous savez que le gouvernement a interdit le déroulement de plusieurs manifestations de soutien aux Palestiniens, personnellement êtes-vous… ?”, 62% des sondés ont répondu être « plutôt favorables à l’interdiction de ces manifestations, car elles s’accompagnent de scènes de violences graves ». A l’inverse, seulement 25% se disent « plutôt opposés à l’interdiction de ces manifestations, car le droit de manifester doit être respecté dans notre démocratie ».
Il est intéressant de noter que la proportion de gens favorables à l’interdiction augmente chez les sympathisants du Front National (85%), alors qu’elle baisse chez ceux du Front de Gauche (43%). La différence est beaucoup moins significative concernant les deux partis traditionnels, l’UMP (70%) et le PS (60%).
Les français globalement neutres sur le conflit israélo-palestinien
En revanche sur le conflit israélo-palestinien en lui-même, la majorité des français (71%) déclarent ne soutenir aucune des parties. Seuls 17% éprouvent de la sympathie pour les Palestiniens, contre 12% pour Israël. Pour la moitié des sondés -âgés de 18 ans et plus, représentatif de la société française selon la méthode des quotas- c’est le “communautarisme” et “la tension croissante entre certaines communautés” qui expliquent les débordements en marge des manifestations pro-palestiniennes le week-end dernier. Cependant pour une frange significative de la population (36%), ces actes sont davantage “le fait de radicaux, d’activistes isolés” et “il n’y a pas de conséquence politique particulière à en tirer”.
« Pour beaucoup de Français, ce conflit est lointain, complexe, et les torts sont partagés,” analyse Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion publique de l’Ifop. “Contrairement à ce que d’aucuns pourraient prétendre, la société française n’est pas polarisée sur ce conflit ».