Quelques semaines après la sortie polémique du ministre de l’Industrie sur le montage de véhicules, la direction des douanes donne un aperçu plus précis du coût réel des importations des pièces de rechange destinées à ce que les concessionnaires qualifient d’industrie automobile.
Ainsi, selon un haut responsable des douanes, la facture des collections CKD (kits destinés au montage automobiles, des pièces achetées en semi-montées pour être placées sur des voitures presque finies), importées par les concessionnaires dans le cadre du montage industriel des véhicules de tourisme en Algérie, s’est chiffrée à 540 millions de dollars au 1er semestre 2017, contre 268 millions de dollars au même semestre 2016. Cette période coïncide avec l’entrée en activité de l’usine de montage de Mahieddine Tahkout à Tiaret.
Plus globalement, entre janvier et fin juin 2017, la facture des véhicules de tourisme importés par les concessionnaires automobiles s’est chiffrée à 111,33 millions de dollars contre 382,52 millions de dollars au même semestre de 2016, soit une chute de 71% en terme de valeur. Quant au nombre de véhicules de tourisme importés, il a été de 7.787 unités contre 35.571 unités au 1er semestre 2016, soit une diminution de 78,11% en terme de nombre, ajoutera le même responsable.
Ces chiffres sont donnés le même que jour que la tenue d’une réunion interministérielle consacrée à l’Industrie automobile. Ainsi, les ministres de l’Industrie, du Commerce, des Finances, du gouverneur de la Banque d’Algérie et du président de l’ABEF, réunis autour de Abdelmadjid Tebboune, ont étudié le nouveau cahier des charges consacré à l’industrie automobile. Lors de cette réunion, «le ministre de l’Industrie et des mines a présenté un exposé portant sur les conditions réglementaires, techniques et organisationnelles régissant actuellement la réalisation des chaînes industrielles de montage des véhicules automobiles. Les principaux acteurs et intervenants dans cette sphère d’activité ont ensuite relevé les failles et autres incohérences qui la caractérisent », indique le communiqué du gouvernement.
Selon des informations émanant du ministère de l’Industrie, le cahier des charges comporte trois nouveautés. Ainsi, les concessionnaires sont désormais obligés de faire participer la marque qu’ils représentent, ils sont obligés d’investir en même temps dans la sous-traitance et sont tenus d’exporter. Les trois projets (Renault, Hyundai et Volkswagen) déjà réalisés ne sont pas concernés. Mais les dossiers en cours sont tous gelés au niveau du ministère de l’Industrie.
Rania Aghiles