Mohamed VI a présidé mercredi une cérémonie à Rabat célébrant ses 15 ans sur le trône marocain. L’occasion pour le roi du Maroc de s’exprimer sur la fermeture de la frontière algéro-marocaine.
Au lendemain de l’Aïd el-Fitr, les célébrations se poursuivent au Maroc. Mercredi, le royaume chérifien a ainsi fêté les quinze ans de règne de Mohamed VI. Accompagné du prince Moulay El Hassan, le roi Mohamed VI a présidé au palais royal à Rabat la « fête du trône ». Une cérémonie officielle à laquelle tout le gratin de la cour royale a été convié. Habillés d’une djellaba blanche et de babouches, les invités ont prêté allégeance à leur roi, qui a paradé sur un cheval. Le souverain marocain a également invité plusieurs personnalités marocaines et étrangères de Ouissams royaux.
Le maintien des frontières fermées est « étrange »
Au-delà de l’aspect cérémonial et traditionnel, ce rendez-vous était aussi politique. Mohamed VI a ainsi profité de l’occasion pour s’exprimer longuement sur des questions de politique étrangère, notamment sur les relations entre Rabat et Alger. Durant son discours, le souverain marocain a déclaré que rien ne justifie la « persistance de la fermeture des frontières« , établie en 1994, soit cinq ans avant son accession au trône, rapporte l’agence Romandie News. Qualifiant le maintien de la fermeture de la frontière terrestre algéro-marocaine « d’étrange », Mohamed VI a estimé que la « situation a atteint un seuil que le citoyen maghrébin ne comprend, ni n’accepte ».
La faute à son voisin algérien, a accusé de façon tacite le roi du Maroc dans son discours. Selon lui, l’Algérie, par sa position sur le dossier du Sahara occidental, entrave la mise en œuvre d’union solide des États du Maghreb. Mohamed VI s’est dit convaincu que l’impasse dans laquelle se trouve une Union du Maghreb, aujourd’hui à l’état végétatif, « n’est pas une fatalité ». Encore faut-il que les pays maghrébins prennent exemple sur la réussite de l’Union européenne, qui « a toujours connu des différends entre ses membres, mais sans que ces divergences ne finissent en rupture », a affirmé Mohamed VI.
Alger coupable d’entraver l’émergence de l’Union du Maghreb
Mais pour le roi du Maroc, l’Algérie n’est pas enclin à favoriser l’émergence d’une Union des États du Maghreb. Mohamed VI a ainsi reproché mercredi au gouvernement algérien, sans le nommer, de bloquer toutes les initiatives de Rabat en faveur d’une union régionale. « Ce qui est regrettable, c’est de persister à entretenir le désaccord pour enrayer la marche de l’Union maghrébine », a-t-il ainsi laissé entendre, avant de de pointer du doigt la responsabilité de l’Algérie dans l’échec de l’établissement d’une union du Maghreb : « Toutes les initiatives marocaines responsables se heurtent à une intransigeance et un refus systématique » de l’Algérie.