Face à la crise financière, il existe des solutions. Mohamed Kessel, expert et banquier international propose cinq mesures concrètes qui peuvent permettre à l’Etat algérien de récupérer des ressources financières en quantités suffisantes pour sortir le pays de l’ornière.
« Au-delà de la nécessité de revoir le système de subventions et des transferts sociaux pour une action mieux ciblée, je pense que nous pourrions et devrions appliquer des remèdes adéquats à la crise que nous traversons », affirme, d’emblée, cet expert qui a travaillé pour de nombreuses institutions et grandes banques internationales.
« Il faut impérativement développer un modèle de ressources financière qui ne dépende pas uniquement de la ressources pétrolière (c’est-à-dire fiscalité pétrolière), mais développer des ressources alternatives en devises en libéralisant les taux de placement en devises qui pourront être réemployés au service de l’économie en mobilisant l’épargne en devises des non-résidents au sens large », explique notre interlocuteur selon lequel « il faut rappeler qu’il y a lieu de profiter de cette aubaine avec des taux d’intérêt négatifs en Europe ». Le même expert affiche son optimisme si les autorités algériennes réagissent de manière intelligente car « si l’Algérie se remet sérieusement sur le chemin de la croissance, a encore de la marge pour lever de la ressource en devises à des conditions très favorables sans l’endettement extérieur ».
Mais comment faire pour atteindre un tel objectif ? « Ces ressources en devises doivent être canalisées vers des projets industriels dont la finalité est l’exportation et la substitution à l’importation qui sera une autre ressource hors hydrocarbures », répond Mohamed Kessel qui suggère également de « redéfinir la notion de souveraineté nationale dans le paysage économique ». Il conseille fortement de « sortir du dogme de l’actionnariat algérien majoritaire et le remplacer par la souveraineté fiscale et du taux d’intégration locale ».
« Par exemple, il convient de privilégier une société de production de biens a capitaux 100% étrangers avec un taux d’intégration de plus de 50% au lieu d’une société 49/51 avec 0% de taux d’intégration. Dites-moi franchement ce qui est profitable pour la souveraineté et l’économie nationale », conclut en dernier lieu notre expert.