Les révélations du Sunday Times n’ont pas fini d’éclabousser la Coupe du Monde 2022. Dans son édition du jour, un autre quotidien britannique, Le Telegraph, affirme détenir des preuves de l’implication du français Michel Platini, actuel président de l’Union européenne de football (UEFA), dans le scandale de corruption qui entache le Mondial 2022.
Le Telegrah révèle que Platini a rencontré en secret Mohammed Bin Hamman en novembre 2010, soit un mois avant le vote décisif du 2 décembre. L’officiel qatari aurait « personnellement influencé » Platini « pour qu’il supporte ensuite la candidature du Qatar ». Comme le rappelle d’ailleurs le quotidien, Platini avait révélé, quelques jours après le vote, avoir soutenu la candidature du Qatar.
À ce jour, le Telegraph n’est pas en mesure de prouver que Bin Hamman a versé de l’argent à Platini en échange de son soutien. Mais pour supporter ses allégations, le quotidien évoque, en plus de la rencontre entre Platini et Bin Hammam, la nomination de Laurent Platini, fils de Michel, à la tête de l’équipementier sportif qatari Burrda Sport.
Des accusations qui font échos à celles de France Football en janvier dernier. Interrogé à l’époque sur son petit-déjeuner avec Bin Hamman, Platini avait évoqué « un tissu de mensonges » et menacé « d’attaquer en justice toute personne qui [mettrait] en doute [son] intégrité dans ce vote ». La même ligne défensive est aujourd’hui adoptée par un proche de Platini, contacté ce matin par Le Monde : « cette rencontre n’a rien de secret et n’a rien à voir avec le dossier de candidature du Qatar. C’était un simple petit-déjeuner pendant lequel Bin Hammam a demandé à Platini de se présenter contre Blatter à la présidence de la FIFA [ Fédération internationale de football] ». La réaction de l’UEFA est elle plus offensive : « Tout ça, c’est la parano de Blatter qui a peur que Platini se présente contre lui à la présidence », rapporte Le Monde.
Ces nouvelles accusations interviennent alors que la FIFA a annoncé lundi que le président de la chambre d’investigation, Michael Garcia, doit rendre les conclusions de ses travaux au plus tard le 9 juin. Son enquête devrait déterminer si des fraudes ont été commises lors de l’attribution contestée des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar. Mais les révélations qui ne cessent de s’accumuler pourraient compliquer le travail de Garcia – ou le discréditer.