Mort de Mohamed Tamalt/ Les dérisoires explications de la chancellerie

Redaction

Mise à l’index après la mort du journaliste Mohamed Tamalt, l’administration pénitentiaire s’est fendue d’un communiqué détaillé dans une tentative vaine et immorale de se dédouaner de sa responsabilité.

Le document rappelle notamment que «le concerné à a été mis en détention le 28 juin 2016 dans la prison d’El Harrach. Il a entamé une grève de la faim et depuis cette date, il a été mis sous surveillance médicale. Il était ausculté chaque jour par le médecin de l’institution qui mesurait sa tension artérielle et sa glycémie (…) ».

Le ministère de la Justice ajoute également que Mohamed Tamalt n’a pas voulu cesser sa grève de la faim malgré l’insistance de ses avocats et de psychologues. Ce qui a provoqué une hypoglycémie justifiant  une hospitalisation à l’hôpital de Koléa, puis au CHU de Bab-El Oued. «Le journaliste a (…) été transféré vers l’hôpital Lamine Debaghine à Bab El Oued où il a été placé en service de réanimation et où il a subi les analyses et les radios qui ont montré qu’il a eu un accident vasculaire cérébral (…) ce qui a nécessité une intervention chirurgical en urgence», indique encore le communiqué.

Depuis une dizaine de jours, les médecins ont découvert une inflammation pulmonaire qui, visiblement, a contribué à la dégradation de l’état de santé du défunt dans la matinée de dimanche.

Les arguments de l’administration pénitentiaire sont difficiles à avaler. Car, dans la matinée de dimanche, alors que l’information du décès du journaliste a fait le tour d’Alger, les services du ministère de la Justice ont continué à jouer à cache-cache. Son frère, qui s’est étonné de trouver un mouvement anormal devant les urgences de l’hôpital de Bab-El-Oued, n’a pas réussi à avoir l’information. Il a  dû attendre plusieurs heures pour savoir que son frère était mort.

Ces éléments poussent des organisations internationales de défense des droits de l’homme à demander une enquête indépendante. C’est le cas de Amnesty International qui demande à «ouvrir une enquête indépendante, approfondie et transparente sur les circonstances de la mort du journaliste».

Une chose est certaine : la mort de Mohamed Tamalt est un nouveau scandale pour la justice et plus largement pour le régime algérien!

Essaïd Wakli