Le régime nous écoute. Il nous lit. Du moins, il fait semblant de le faire. Deuxième République. Etat Civil. Indépendance de la Justice. Soutien à l’entreprise nationale. Réhabilitation des cadres intègres injustement emprisonnés. Ces revendications, nous les avons portées, défendues, développées depuis de longs mois sur Algérie-Focus. Le soir de ce lundi 9 novembre, c’est Amar Saâdani, le secrétaire général du FLN, et porte-parole autoproclamé du palais d’El-Mouradia qui reprend ces idées et promet aux Algériens que l’Etat va les concrétiser grâce à la future nouvelle Constitution.
Encourageant. De quoi redonner de l’espoir. Ceci dit, ne chantons pas victoire trop vite ! Les slogans, les fausses promesses et les effets d’annonce, le régime algérien en est coutumier. Le discours ne suffira pour nous rassurer, pour nous convaincre. Les actes, les démarches concrètes et un processus réel de changement est la seule voie à même de faire s’évanouir notre légitime méfiance. Nos doutes, nés des turpitudes du régime, sont fondés. De ce fait, notre détermination doit rester sans faille. Maintenir la pression et renforcer notre mobilisation, doivent être les maître-mots dans nos rangs, car c’est en ce moment crucial de notre histoire que nous devons être forts pour atteindre notre objectif espéré depuis de longues années : le changement.
Seule une constitution moderne accouchera d’un Etat doté d’institutions légitimes, efficaces et en phase avec les aspirations des Algériens. Sans ce pré-requis, il serait impossible de préserver l’intégrité de notre pays et de le mettre sur les rails du développement. Pour qu’il n’y ait plus de nouvelles violations de la loi fondamentale de notre pays, il faut peser de toute notre force pour la doter de garde-fous, de contre-pouvoirs inaliénables. Cela est nécessaire pour éviter à notre pays de sombrer dans les dysfonctionnements de la moribonde première République.
Cela ne pourrait advenir, si le régime nous refait le coup de 1992, à savoir inventer un nouvel épouvantail pour un nouveau retour à la case départ. Le vice des dictateurs est pire que la ruse des renards. Certains cercles sont, en effet, bien tentés d’opérer un casting pour sélectionner « un nouveau FIS » afin d’enrayer la dynamique en cours. Ce « nouveau FIS », au service des partisans du statu quo, aura pour mission d’anihiler toute alternative démocratique et le maintien gérontocrates. Nous devons rester vigilants, conscients des enjeux majeurs du virage que nous traversons.
Ne pas vivre le sabotage de 1992, qui a mené le pays à l’abîme, passe par la neutralisation des pièges et guet-apens que les tenants de l’ordre établi ne manqueront pas de semer sur notre chemin. Cette fois-ci, nous n’allons pas les nous laisser refaire le coup.