L’Algérie va perdre durant les deux prochaines années pas moins de 62 milliards de dollars de ses réserves de changes. C’est du moins ce que croit fermement la Banque Mondiale dans son dernier rapport concernant l’Algérie. la BM a situé les réserves de change de notre pays, en 2018, à 60 milliards de dollars. Ce qui marque une chute libre et terrifiante de nos économies en devises.
Ces prévisions ont fait réagir rapidement la Banque d’Algérie qui est sortie de son silence pour rassurer les Algériens et relativiser l’alarmisme de la Banque Mondiale. D’après la Banque d’Algérie, notre pays possède encore des réserves de change dont le niveau sera estimé, à fin 2016, à près de 122 milliards de dollars. « Donc, les situer à 60 milliards de dollars en 2018 signifie qu’elles vont baisser de 62 milliards de dollars en deux ans, soit 31 milliards de dollars de déficit annuel moyen du solde global de la balance des paiements. Ce qui paraît totalement improbable » relève la Banque d’Algérie, notant que durant l’année 2016, période où le prix du pétrole a été le plus faible, le déficit estimé de la balance des paiements sera inférieur à celui de 2015.
Pour la banque centrale Algérienne, durant la période s’étalant de 2017 à 2020, l’Etat algérien va réduire son train de vie et ses dépenses de manière drastique. L’Etat algérien « ne dépense pas beaucoup plus qu’il n’a de recettes, ce qui devrait donc déboucher vers des déficits parfaitement soutenables, sinon vers un équilibre budgétaire », assure la Banque d’Algérie, mais sans fournir des indices concrets sur cette rigueur budgétaire qui sera imposé à l’Algérie. Cela signifie-t-il que les transferts sociaux et les subventions des produits de première nécessité seront abandonnés ? Pas si sûr. Quoi qu’il en soit, les assurances de la Banque d’Algérie ne paraissent guère convaincantes au regard de la situation actuelle de la gouvernance économique de notre pays.