La loi interdissant aux algériens binationaux d’occuper des hautes fonctions au sein de l’Etat a suscité dimanche une violente controverse au parlement. Certains députés ont dénoncé les dispositions de cette nouvelle loi jugée discriminatoire et méprisante à l’égard de la communauté algérienne installée à l’étranger.
« Nos responsables vivent à Paris mais veulent priver quatre millions d’Algériens qui ont opté pour une deuxième nationalité, souvent sous la contrainte, d’occuper des postes dits souverains », a violemment dénoncé le député Habib Zagad, un opposant réputé pour ses prises de position franches et radicales à l’égard du gouvernement. « C’est de l’injustice pure et simple », a déploré ce député dont la position a été partagée par le député Tahar Missoum, surnommé « spécifique » pour ses discours qui tournent en dérision l’action de nos ministres.
Tahar Missoum a estimé que cette nouvelle relève de l’hypocrisie puisque presque tous nos dirigeants « détiennent pour leur majorité une résidence à l’étranger ». Ces deux députés ont fait entendre leurs voix dans un parlement presqu’entièrement acquis à ce projet de loi puisque les députés du FLN et du RND ont non seulement applaudi les dispositions de cette loi, mais ils ont exigé également l’élargissement de cette interdiction à d’autres postes comme celui de Wali ou de PDG de Sonatrach.